Il y a un an…

Il y a un an nous affrontions la bureaucratie chinoise, le sac rempli de papiers, l’esprit rempli de démarches, dans l’espoir de voir nos visas renouvelés, marchant le long du second ring de Beijing, dans la crainte de devoir modifier profondément le parcours et de voir tes rêves de sommets du monde brisés, et tu gardais l’espoir, la foi, la folie peut-être, quand je sombrais dans la mélancolie des jours plus simples, des jours ou il n’y avait pas toutes ces complications à chaque pas que nous faisions… Nous avons surmonté de nombreuses épreuves, sans doutes pas les plus difficiles que la vie nous réserve, mais qui marquent profondément, celles dont on peut plaisanter ensuite mais qui sur le coup donnent un goût amer dans la bouche, et nous en sommes sortis, souvent grâce à toi!

Il y a un an, derrière des barreaux nous regardions des animaux « exotiques » parfois déjà vus en liberté avant, derrière ces cages rouillées pour aller voir les « ours » chinois, de gros nounours en peluche que sont les pandas géants, et nous étions fascinés et désolés de les voir enfermés – ou peut-être est-ce nous qui étions enfermés? Nous avons vu tant de belles choses, tant d’animaux incroyables, tant de paysages fantastiques, tant de constructions fabuleuses ! Il y a un an, je m’effondrais inexorablement, sans même m’en rendre compte, m’imaginant redescendre plus bas que jamais, après avoir été si haut, si loin, quand toi tu t’élevais en une personne meilleure, plus libre que jamais.

Il y a un an, nous cherchions un restaurant « exotique » pour marquer ce jour spécial, et nous le trouvions sous la forme d’un restaurant thaï bien au dessus de notre budget (c’est à dire pas grand chose ces jours là), dans une rue lointaine et anonyme, bien après ces dalles bien agencées et ces trottoirs défoncés, bien après le stade et les travaux qui dureraient toute la nuit, bien après ce périphérique que nous suivions chaque jour pour partir à l’aventure et dont nous connaissions les noms des arrêts de métro par cœur,

« This is Chaoyangmen train station, if this is your station, please prepare to get of the train ».

Il y a un an, tu tournais dans tes doigts ce bracelet de billes de bois du temple bouddhiste visité la veille, tu tournais dans tes doigts les billes de ce bracelet de bois. Un petit présent. La nappe était violette, ou pourpre, les murs étaient de la même couleur, ou l’inverse. Pour la soirée nous tentions d’oublier les soucis qui par ailleurs surgissaient. Nous commandions un apéritif qui nous fut servi en un instant, une entrée qui arriva elle aussi rapidement… Tout comme le plat principal et les desserts, tout enchevêtrés sur la table… Nous avons du passer pour des ogres affamés… Mais c’était bon… De te regarder sourire, voir tes yeux pétiller.

Il y a un an, nous regardions les choses du haut de l’immeuble ou nous étions,  du haut du nuage ou nous étions, du haut de l’extase ou nous étions, observant les fenêtres voisines comme autant de curiosités, d’immensité de la variété de la terre, de lucioles dans la nuit, d’étoiles dans le ciel infini.

Il y a un an comme aujourd’hui, Je n’ai pas eu besoin de dire les mots que tu attendais. Tu les savais d’avance, tu les sais d’avance, il suffit de fermer les yeux et  tu les entendra encore.

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