Poivre ou Piment, la suite d’une aventure

Voilà plus d’un an que nous sommes rentrés et malgré quelques changements, nous vivons toujours une sorte de re-tour du monde. Que reste-t-il ? Des tonnes et des tonnes de choses à raconter.

Voici l’histoire d’une belle aventure, Poivre ou Piment, la cuisine à domicile…

On parle souvent des préparatifs d’un tel voyage, on reste encore plus passionné par les nombreux récits sur les chemins du monde ; mais finalement, qui nous prévient des enjeux du retour ? Beaucoup restent optimistes et vaguent sur ce sujet. Il est vrai que sur une moyenne faite sur plus d’un an, le sourire est bien là et la volonté d’aller de l’avant aussi. Mais que reste-t-il de ces jours où l’on doute ? Ce serait mentir que de dire « Le plus difficile est de partir ». Moi je crois que le plus difficile, c’est de rentrer et de reconstruire sa vie avec nos nombreux souvenirs (qui vous assaillis parfois sans prévenir) et notre regard légèrement décalé. Comment être à la hauteur d’une telle aventure passée ? Comment faire pour que cela ne soit pas une simple parenthèse ?
Il n’y a pas de secret : il faut prendre son temps, être patient avec soi même. Ne pas essayer de suivre la cadence. Ne pas vouloir à tout prix faire comme les autres. Et fort heureusement, un voyage au long cours nous apprend tout ça.

Poivre ou Piment cuisine à domicile Puteaux
Pour entreprendre ce voyage, nous avions tout plaqué, appartement et emplois. De retour sur la capitale, il fallait tout reconstruire. Lire la suite de l article… →

Au quotidien

L’année dernière, presque jour pour jour, j’ouvrais la fenêtre et je scrutais le ciel. C’était un dégradé de gris ou plutôt une sorte d’épais nuage froid. Je me souviens ce matin là, le ciel était si bas… Les branches d’arbres complètement dénudées telles des squelettes grelotaient et laissaient perler sur elles les quelques milliers de gouttelettes d’eau ; sans interruption, il pleuvait. Je mis rapidement fin à mon observation tellement le froid mordait mes os, je n’étais pas vraiment habituée non plus à ces températures là.

Aujourd’hui, et depuis quelques jours, je répète les mêmes gestes et en admirant ce ciel si bleu, en découvrant le fin manteau de fleurs qui recouvre déjà les arbres, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a un an, nous n’avions pas été accueillis dans les meilleures conditions. Et si cela avait été autrement… ? Pas de chance. Et si ce ciel bleu d’aujourd’hui, au contraire, n’était qu’un message pour me sourire « Bonne nouvelle, l’année est finie » ? Je ferme les yeux pour écouter le chant des oiseaux.

Domaine de Saint Cloud

Domaine de Saint Cloud, Paris : les nuages nous quittent pour laisser place au ciel bleu

En relisant récemment nos derniers articles – malheureusement ils se font vraiment moins nombreux depuis notre retour à la vie sédentaire – je m’aperçois qu’une introduction lancinante retentit toujours « Il y un an ». Ne voyez pas un manque d’imagination par là mais bien un signe que depuis ce 2 Mars 2013, depuis notre retour, chaque jour nous revivons sans cesse les étapes de notre aventure passée ; comme un décalage horaire qui a du mal à se régler. Que faisions-nous il y a un an à la même époque ? Lire la suite de l article… →

Il y a un an…

Il y a un an nous affrontions la bureaucratie chinoise, le sac rempli de papiers, l’esprit rempli de démarches, dans l’espoir de voir nos visas renouvelés, marchant le long du second ring de Beijing, dans la crainte de devoir modifier profondément le parcours et de voir tes rêves de sommets du monde brisés, et tu gardais l’espoir, la foi, la folie peut-être, quand je sombrais dans la mélancolie des jours plus simples, des jours ou il n’y avait pas toutes ces complications à chaque pas que nous faisions… Nous avons surmonté de nombreuses épreuves, sans doutes pas les plus difficiles que la vie nous réserve, mais qui marquent profondément, celles dont on peut plaisanter ensuite mais qui sur le coup donnent un goût amer dans la bouche, et nous en sommes sortis, souvent grâce à toi!

Il y a un an, derrière des barreaux nous regardions des animaux « exotiques » parfois déjà vus en liberté avant, derrière ces cages rouillées pour aller voir les « ours » chinois, de gros nounours en peluche que sont les pandas géants, et nous étions fascinés et désolés de les voir enfermés – ou peut-être est-ce nous qui étions enfermés? Nous avons vu tant de belles choses, tant d’animaux incroyables, tant de paysages fantastiques, tant de constructions fabuleuses ! Il y a un an, je m’effondrais inexorablement, sans même m’en rendre compte, m’imaginant redescendre plus bas que jamais, après avoir été si haut, si loin, quand toi tu t’élevais en une personne meilleure, plus libre que jamais.

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Alors ? Le retour ?

Il m’aura finalement été assez difficile de mettre des mots sur les nombreux sentiments qui m’auront assailli depuis notre retour en France.

C’était en Mars 2013. Depuis, sur ce site, j’enchaine les recettes de cuisine, les comptes-rendus avec les écoliers, et le silence. A l’éternelle question : « Alors ? Le retour ? », souvent je répondais par un vague haussement d’épaules, ne sachant trop comment exprimer mes émotions et mes réflexions. Très vite j’enchainais par des propos plus faciles à transposer en récit « Ce voyage… super ! L’Inde par exemple, c’est un pays bouleversant, à la culture si différente et si riche. La Chine, elle, est un pays de paradoxe, il faut vraiment le vivre sur place. Le Pérou, la Bolivie… aaah ! Avez-vous songé une fois à faire le Sud Lipez ? Ou même la région des trésors incas ? Il n’y a pas que le Machu Picchu… ».

Dernier vol : Mumbai - London

Retour en Europe, aéroport de Mumbai

Des tonnes et des tonnes de choses à raconter, voilà ce que me réservera notre retour. Et jamais une seule fois, à la terrible question « Alors ? Le retour ? » nous nous sommes étendus sur le sujet. Jamais.

Nous ne le vivons pourtant pas si mal ce retour, enfin, globalement, sur une moyenne faite sur cent cinquante jours.

Il m’aura fallu donc six mois aujourd’hui pour enfin arriver à vous expliquer ce qui nous est arrivé depuis Mars 2013 dernier…

Ouistreham, retour en France, en ferry depuis Portsmouth

Mes parents m'ont réservé une surprise au port de Ouistreham en France... Ils avaient traversé la France pour venir m’accueillir. Ma sœur "normande", elle, m'attendait, depuis un mois, impatiente !

En posant les pieds à Londres puis à Caen, Nantes, Lyon et finalement Paris, la première chose qui nous a marqué, Lire la suite de l article… →

Petits écoliers très curieux

Avez-vous vu beaucoup d’animaux ?

Dans quel pays en avez-vous vu le plus ?
Combien de fois avez-vous pris l’avion ?
Et, combien ce voyage vous a-t-il couté ?
Vous est-il arrivé de dormir dehors ou dans des endroits bizarres ? (oh là là oui, si tu savais petit…)

Et, et, et… comment avez-vous réussi à donner des positions différentes à Nestor sur les photos ?

Nous n’en avons jamais réellement parlé mais vous avez sûrement remarqué l’onglet en page d’accueil de notre site, « Petits écoliers », présent pendant ces deux dernières années. Vous aviez compris, évidemment, le nom en dit long : nous sommes en relation avec des petits écoliers (oui, vous pouvez voir une référence au biscuit au chocolat que chacun d’entre nous a forcément eu un jour au goûter).

Nous avons donc régulièrement échangé avec des enfants depuis deux ans.

Cambodge, Ban Lung, après-midi "correspondance" avec les écoliers.

Novembre 2012 : Cambodge, Ban Lung, après-midi "correspondance" avec les écoliers.

Nous avons toujours pensé que notre voyage allait commencé bien avant le décollage de Londres (n’avait-il pas commencé dès le Vietnam ?). Nous avions rencontrer diverses associations, organismes publics ou privés afin de le présenter. Ce que nous voulions surtout (et nous le voulons toujours) était d’éveiller la curiosité de chacun, en partageant nos récits et rencontrer les autres. C’est dans ce contexte là que nous avons immédiatement souhaité collaborer avec des écoles primaires. On peut dire que le projet fut une brillante réussite et que nous avons été on ne peut plus motivés de travailler avec les maîtresses et ces chères têtes blondes ! Nos échanges ne cesseront de grandir à l’approche du grand départ et n’en finiront plus jusqu’à notre retour.

London, premier vol avec Bristish Airways de notre billet Tour du Monde

London, 1er Mars 2012, 5h du matin... Nous attendons l'ouverture du guichet pour prendre notre premier vol du billet tour du monde One World.

Notre premier contact avec les 132 écoliers de Moidieu Détourbe se fera par internet, Lire la suite de l article… →

Recette du Pad Thaï, la vraie

Le riz est l’aliment de base dans la majeure partie de l’Asie et de nombreux autres pays, où il nourrit chaque jour environ 2,6 milliards de personnes pour qui il représente la plus importante source d’énergie et d’emploi. Mais en Thaïlande cette céréale essentielle qui occupe près de dix millions d’hectares, soit la moitié de la surface agricole utile du pays, n’est pas seulement consommée, elle est véritablement vénérée lors de cérémonies faisant partie intégrante de la culture nationale. Plus qu’ailleurs sans doute, dans ce royaume le riz c’est bien la vie ! On s’y salue encore le matin en se demandant si l’on a mangé son riz ou pas encore. Et dans ce dernier cas, c’est que la journée commence plutôt mal !

En Thaïlande, la déesse du riz se nomme «Mae Phosop», elle peut donner la vie. Mère Phosop est protectrice, comme toutes les mères, mais elle donne son corps et son âme à la rizière. Convaincus que le riz est essentiel à leur survie, les thaïs ont de tout temps organisé des rituels à différents stades du cycle cultural afin de démontrer leur profond respect et leur gratitude envers Mae Phosop. Sa protection devant éloigner les calamités et apporter santé, richesse et prospérité, tous les foyers lui rendent hommage.

Offrandes, chaque matin, aux moines

Offrandes, chaque matin. Le riz est offert par les habitants pour les moines.

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Le grand saut

La voiture treize est silencieuse. Le train glisse sur les rails à toute allure et provoque un léger bruit continu, une sorte de sifflement accompagné d’un roulement de tambour comme si l’on annonçait l’arrivée de la cavalerie. Quelques bourrasques secouent par moment le véhicule. Le paysage défile. Mes yeux se posent furtivement à droite puis à gauche ; des bâtiments, des HLM, des tours de contrôles, des autoroutes et puis brusquement, des champs à perte de vue. Je ne pensais pas que la région d’Île de France était aussi verte. Mince, c’est beau la campagne française. Des immenses champs rectangulaires à l’infini, alternant des couleurs chatoyantes, vert clair, marron, rouge, jaune, vert foncé, doré. Je ris intérieurement en imaginant la réaction d’un birman si on lui donnait ne serait-ce qu’un seul de ces champs. Je crois qu’il paniquerait totalement et compterais le nombre incalculable de bœufs nécessaires à l’entretien de tant de surface. Évidemment, il ne sait sans doute pas qu’en France, tout est motorisé.

Et je suis là, peut-être la seule de ce train, à m’émerveiller face à un tel paysage. Chacun vaque à ses occupations tandis qu’une envie irrésistible m’a prise de tout suspendre afin de regarder ce tableau champêtre coloré et parfaitement aligné. J’arrive même à sentir l’odeur de l’herbe légèrement mouillée. Impossible vous allez me dire ! Quoi que, avec toute cette pluie récente qui est tombée…

Le temps est ici comme suspendu. J’adore voyager en train… mais aujourd’hui, je ressens malgré tout comme une énorme boule au fond de ma gorge, un malaise général qui provoque en moi des sueurs froides. Je me sens très mal. Aujourd’hui, je suis seule dans ce train… Fabien est resté sur le quai de la gare.

Fabien et Elodie après une longue randonnée
Personne n’était resté en bas de la montagne en Argentine !

C’est comme un déchirement, une douleur profonde, une corde que l’on coupe sauvagement parce qu’un point B doit brusquement laisser un point A. Le point B, c’est moi. Lire la suite de l article… →

« Spring roll » à la cambodgienne

« Chá giò », c’est peut-être un nom qui ne vous dit rien ?

Et pourtant… c’est probablement une des ces spécialités dont vous raffolez tant chez votre « chinois du coin ». Qu’est-ce que vous diriez si vous appreniez que votre « nem » favori n’est pas, en réalité, une recette chinoise?… Dans le Vietnam Nord, ces rouleaux se disent « Nem » mais le plus souvent, dans le Vietnam Sud notamment, on les appelle « Chá giò ».

Le nem est un met festif traditionnel. Très apprécié dans les anciennes cours impériales vietnamiennes, il possède plusieurs autres noms. Pâté impérial, rouleau impérial, spring roll, vietnamese roll, rouleau de printemps. Au pays de Saigon, il en existe avec trois farces différentes, une à base de porc, une avec du poulet et une autre encore avec des crevettes et du crabe ; le tout assaisonné avec du sel, du poivre, agrémenté de carottes émincées et de champignons noirs, puis enroulé dans une petite feuille de riz qui sera frite dans de l’huile. Voilà pour la recette originale, celle que nous avons très largement apprécié pendant trois semaines. Aaah… Vietnam, ta nourriture nous manque.

Rouleau de printemps vietnamien

Rouleau de printemps vietnamien dans une toute petite gargote locale. C'était notre repas principal !

Il existe cependant de multiple déclinaison du « nem ». Au Japon par exemple, on sert des « Harumaki ». La farce est composée principalement de légumes en julienne tels que carotte, chou, champignon puis elle est enroulée dans une feuille non pas de riz mais de farine de blé. Lire la suite de l article… →