La nuit était fraîche en arrivant à Los Angeles, non pas fraîche comme une soirée d’hiver, mais après plusieurs semaines au Costa Rica la différence de température était notable, et je regrettais de ne pas avoir pris de pull avec moi. Il était minuit passé, nous étions pressés d’arriver au motel, qui ne paraissait pas si loin, enfin du moins en véhicule (moins de trente minutes de voiture), car à pieds ou en transports en communs… plusieurs heures de déplacement! Nous avions déjà réalisé cela quelques minutes avant l’atterrissage : jamais nous n’avions vu pareil spectacle : des centaines de milliers de lumières tapissant la vallée : la ville, vue de haut, ressemblait à une voute étoilée s’étendant à l’infini… mais plaquée au sol.
Vu de ce dernier, c’est surtout une ville tentaculaire qui semblait ne jamais se finir : nous prenions une navette semi-privatisée, et celle-ci passait d’autoroute en voies rapide pendant un temps conséquent, déroulant un décor de maisonnettes plus ou moins semblables, en boucle. En levant les yeux au ciel, les étoiles avaient disparues, effacées par la lumière artificielle et remplacée par les avions atterrissant et décollant à la chaine, et par la lumière des spots des hélicoptères du LAPD (Los Angeles Police Department), balayant le sol à la recherche d’un malfrat, trafiquant de drogue, voleur de voiture, serial-killer ou toute autre créature tout droit sortie des « Experts », « NCIS », « Numbers » (ou « Melrose Place », les pires créatures de la cité) – enfin ça, c’est uniquement pour citer des séries TV, sans parler des films parce que quand on y pense on ne sortirait pas de chez nous, surtout la nuit). Nous arrivons enfin, après deux heures de route à travers la ville, au Hollywood Downtowner, notre point de chute. Élodie est tendue, elle attend fébrilement une enveloppe qui ne vient pas, qui ne vient pas, des factures, des clés, des codes d’accès, et en tout dernier cette fameuse enveloppe. La chambre est un vrai palace, ça nous change pas mal de nos derniers mois, mises à part certaines exceptions… Le sceau du courrier rompu, le message lu, nous nous couchons.
Le lendemain matin, vous savez ce qui s’est passé, enfin tout du moins au début. Les émouvantes retrouvailles avec les parents d’Élodie finies, nous partons sur le boulevard de notre hôtel, une avenue connue à travers le monde, enfin, pas devant le motel mais un peu plus loin vers l’ouest : Hollywood Boulevard, le boulevard aux étoiles.
Nous marchons et déjà il fait chaud, raisonnablement tout de même. En passant sur un pont enjambant la highway 101 (dans toute l’Amérique, les autoroutes traversent les villes), nous avons pour la première fois un aperçu sur les collines au fond, et nous découvrons les panneaux lettrés si connus, Hollywood. On sort tous les appareils photos et caméras pour lancer une première salve de souvenirs tout en images, avant de reprendre notre chemin : on n’est pas venu ici pour ça.
Soudain, sans prévenir, entre un feu de signalisation et un échafaudage de travaux, nous en apercevons une première, suivie d’une deuxième, puis encore une… Nous y sommes! Voici donc où ils s’étaient cachés, les astres de la voute sont venus se figer dans un sol de béton. Devant nous s’étalent des pavés marbrés incrustés en leurs centres d’étoiles aux noms de stars d’hier et d’aujourd’hui, qui nous montrent le chemin pour se rapprocher du coeur d’Hollywood et de son star-system. Nous nous mettons donc en route tout en lisant les noms des stars par terre, ce qui n’aide pas beaucoup pour avancer.
Grâce à notre rythme assez lent, le nez au sol, on nota assez vite que les différents noms sont accompagnés d’un symbole indiquant le domaine dans lequel ils brill(ai)ent : acteur, réalisateur, mais aussi comédien pour la télévision, chanteur, groupe de musique, comédien de théâtre… Et que d’étoiles!
Nous n’en avons vu qu’une toute petite partie, le nombre d’étoile se multipliant à l’approche des cinémas mythiques qui bordent le boulevard, s’étalant même sur les trottoirs des rues adjacentes! Bon, soyons honnêtes, nous ne connaissions qu’un tout petit nombre de personnalités (bien que Jacky et Francine doivent en connaitre plus que nous deux, par leur passé au cinéma), la plupart étant quand même assez anciennes ou/et typiquement Étasuniennes. Mais quand même, quelle profusion!
Nous passerons aussi un moment à découvrir l’étrange façade du Chinese Theatre, qui comme son nom l’indique prend une apparence asiatique parfaitement incongrue avec son sol recouvert des empreintes et signatures de personnalités figées dans le ciment, au milieu de cette avenue au décor années 30 en stuc de couleur sable. Il faudra également s’armer de patience pour avancer dans le quartier envahi par la foule des badauds.
En avançant encore un peu, nous nous retrouvions devant le célèbre Dolby Theatre (anciennement Kodak Theatre, mais il a changé de nom début 2012 avec la faillite de l’entreprise fabriquant les pellicules photos), connu pour être le lieu où se déroulent les cérémonies des oscars depuis un peu plus de dix ans.
On reste bluffés par la taille du lieu, ses escaliers que nous avons gravi en s’imaginant que de très nombreuses personnalités du milieu du cinéma ont foulé avant nous, ainsi que l’anticipation de l’architecte, qui a prévu des emplacement pour les films oscarisés par un « meilleur film » de 1927/1928 (Wings) à… 2070 (mais bon, la on ne nous donne pas encore le titre)!
Après ce bon moment de marche, nous retournerons au motel sous un soleil de plomb et une chaleur écrasante, la tête pleine de ces étoiles que nous recherchions, pour organiser la suite de notre aventure dans l’ouest Américain, car un grand périple plein de rebondissements nous attend à travers tous les paysages imaginables, ou presque…
C’est vrai que vu du ciel Los Angeles la nuit est remplie d’étoiles qui tombent sur les trottoirs la journée pour nous rappeler tous les rêves qu’Hollywwood nous a laissés dans la tête….ces rèves cinèmas que nous retouverons, au milieu de ces grand espaces, dans vos prochains articles comme si on y était pas….sommes impatients !
Jacky Francine
[…] maisonnette douillette au coin du feu, Ma maman cuisinera grâce à notre réchaud (souvenez-vous, celui tant recherché à la sortie de Los Angeles) des haricots-saucisses, moi je mets la table juste à côté de la cheminée. Une soirée très […]
J’avoue que Los Angeles vu du ciel, je ne pensais pas qu’elle ressemblait à ça! on dirait un ciel de nuit étoilée! Et puis on voit bien la construction de villes à l’américaine, très carrées
Laure