Quatre France et demi plus haut : Lima

Notre arrivée à Lima se fera sous un ciel gris pareil à notre humeur. Cette ville signe la fin de notre séjour au Pérou et pire encore ! Elle signe la fin  prochaine de  notre séjour en Amérique du Sud !

Nous repensons régulièrement à nos premiers pas en Argentine et notre descente en Patagonie, tout-tout en bas, puis à notre lente remontée toujours plus haut, jusqu’à enfin débarquer à cette ultime étape : Lima. Un soir Fabien lâchera « Je voudrais une machine à remonter le temps, retourner à Buenos Aires et refaire tout ce que l’on a fait ». Ce genre de phrases fait souvent vite place à de gros éclats de rires en nous racontant les nombreuses anecdotes accumulées. Un mot suffit… « internet » et ça y’est, nous pensons à cette folle rencontrée (que disons-nous ? une psychopathe !) dans le bus de nuit de Iguazu à Buenos Aires en Argentine, cette Isabelle criant  au beau milieu de la nuit en tremblant comme possédée qu’elle est la sœur du diable (version langue espagnole bien sûr). Sur le coup, le bus entier fut tétanisé. Et ce chien Robert – c’est le nom que nous lui avons donné – qui nous a dirigé comme par magie (il savait où l’on allait !) jusqu’à la gare routière ? Les petites écoliers comprendront l’anecdote.

C’est marrant comme les bons souvenirs restent et les mauvais se transforment en anecdotes rigolotes.

Déjà quatre mois de remontée en Amérique du Sud, quatre mois habités par quelques mots de tête et de ventre (pas souvent le ventre ; c’est un « survivor »), des conditions de logements pas franchement tous les jours au top, des estomacs qui crient famine de temps en temps et qui ne mangent pas toujours très équilibré ni ce qu’ils souhaitent, des énervements auprès des locaux qui nous font tourner en bourrique. Toutes ces petites choses que l’on ne vous détaille pas toujours mais qui vous ferait bien marrer si vous étiez des petites souris. Car après tout, on vous l’avoue : on s’en fout de ses petits tracas ! Si c’était à refaire ce tour du monde, nous le referions !
Il y a des jours où nous saisissons vraiment l’importance de cette chance que nous nous sommes offerte.

L’Amérique du Sud est un très grand continent où nombre de cultures se côtoient. Il y a beaucoup à apprendre et quelques remises en questions à se faire de temps en temps. Et aujourd’hui, Lima n’est pas en reste, le ciel gris fera très vite place au soleil et nous découvrirons une autre facette du Pérou.

Au premier coup d’œil, Lima est une claque. C’est la déstabilisation totale lorsque vous avez passé deux mois dans l’Altiplano. Nous avons cru mourir (c’est une expression, rassurez-vous) dès notre sortie de l’aéroport en montant dans  le taxi que notre auberge nous envoyait. Nous nous faufilons parmi les centaines de véhicules sur la voie rapide et c’est parti pour une folle course de destruction derby ! Les habitants de Lima sont totalement fous ! Ils conduisent sans réfléchir et foncent droit devant eux comme sur une piste de course. Nous bouclons très vite notre ceinture en serrant les fesses pendant quarante cinq minutes. Fabien a même assisté à un accident à trois heure du matin où une voiture a explosé totalement le mur d’une propriété, le bruit l’ayant fait sursauter. Voilà pour la claque, c’est fini notre vie pépère dans nos campagnes paisibles. Nous nous sentons tel Crocodile Dundee découvrant la ville, la vraie.

Plaza de Armas Pérou
Sur la Plaza de Armas au centre historique de Lima
Plaza de Armas Pérou
La Plaza de Armas est à quarante minutes de route de Miraflores.

Du temps des Incas, la capitale était Cusco. Elle fut déplacée à Lima par les colons qui souhaitaient un port maritime pour rallier rapidement leur pays. Nous avons séjourné à côté de Lima dans la ville très tranquille et très sécurisée de Miraflores en bord de mer, ville très chic aussi.
Miraflores est le Beverly Hills du Pérou. Les terrains de tennis en terre battue se sont imposés, les bars, les boutiques branchées, les grosses baraques d’hommes fortunés et les jeunes skateurs aussi.

Miraflores Pérou
Miraflores
Miraflores Pérou
Miraflores et ses grilles de protection
Miraflores Pérou
Bord de mer : notre premier building au Pérou.

Cette vision aussi est une claque pour nous. Lors d’un repas dans une cafétéria d’un supermarché réparti sur trois étages où l’on monte grâce à un escalator (ce genre de technologie sophistiquée inconnue depuis… quoi ? Buenos Aires ??), cafétéria où raccordements pour Iphone sont en libre service, nous repensons soudainement aux îles visitées sur le Titicaca pourtant dans ce même pays, là où l’eau courante n’arrive pas dans les foyers et où l’électricité n’est pas si facile à avoir. Lima est un mélange de cette cafétéria et des campagnes reculées péruviennes, un ultra fort condensé. Une heure de bus seulement sépare les fortunés de Miraflores des bidonvilles tout au nord.
Nous vous l’avions dit : Lima est une facette du Pérou et pour nous, un pincement au cœur.

Lima
A seulement cinq cent mètres de la Plaza de Armas, nous sommes déjà très loin du quartier chic et très riche de Miraflores…

Nous fermerons un peu les yeux à cette vision et aux réflexions nées avec, et nous passerons beaucoup de temps dans notre quartier de logement, cette riche mais agréable Miraflores, où surf and beach ont l’air de régner sur la ville. Notre auberge n’étant pas loin du bord de mer, nous nous promènerons quotidiennement quelques heures face à l’océan. Ça sent les vacances et c’est ressourçant.

Miraflores

Miraflores

Miraflores

Les coins communs de l’auberge étant plutôt pas mal, nous en profiterons pour nous reposer, faire la lessive, papoter sur le toit terrasse et suivre un peu l’Euro 2012 (et la défaite des bleus en direct). Nous rédigerons nos derniers articles sur le Pérou en nous remémorant notre parcours.

Tour du Monde, lessive
Lessive à la main régulière

Nous sourions des clichés que le Pérou subit. A aucun moment, et nous insistons : à aucun moment nous nous sommes sentis en danger. Voyager au Pérou (et en Bolivie aussi) est même très plaisant. Il y a des bus à toutes heures, sous toutes les formes, pour toutes les bourses. L’aventure gentillette est souvent au rendez-vous et la rencontre avec la population locale assurée. Les boliviens et les péruviens sont des personnes très accueillantes et souriantes toujours prêtes à vous aider, avec un bonus pour les péruviens : ils sont tellement curieux ! Si vous vous asseyez à côté d’un monsieur trentenaire dans un bus ou sur un banc, il y a de forte chance pour qu’il entame la discussion spontanément avec vous en posant tout un tas de question. « D’où venez-vous ? » « Qu’avez-vous visité au Pérou ? » « Comment dit-on _____ en français ? ». Les boliviens sont quant à eux plus réservés. Mais si vous essayez d’aller à leur rencontre, ils deviennent alors adorables et de vraies pipelettes. Nous avons eu un réel coup de cœur pour eux. Nous sommes aussi peinés des rumeurs circulant sur le Pérou car avec un peu d’organisation et d’attention, nous y avons passé de fantastiques moments, sans aucune mauvaise surprise. Ce pays est très beau, ses habitants tout à fait charmant et la cuisine excellente. Un bémol tout de même pour le côté « attrape touristes » rencontré à chaque coin de rue des villes aux circuits classiques, surtout à Cusco ; chose que l’on ne rencontrait pas en Bolivie. Le Pérou doit peut-être apprendre à mieux gérer son économie touristique… Il n’y a pas écrit « portefeuille rempli » sur notre front les gars !  Nous supposons cependant qu’en sortant des sentiers battus ce phénomène n’est plus présent, il l’était déjà beaucoup moins sur Taquile.

En définitif : superbes souvenirs et un séjour incroyable en Bolivie ET au Pérou.

Merci à toutes ces personnes rencontrées, amis, hôtes ou locaux (Christian, Blas, Olivier et Jacqueline, Jorge, Felipe, Ricardo, Alejandro – lui c’était à Buenos Aires mais comment l’oublier ?, et tous ceux dont nous n’avons pas les noms, notamment les marchandes dans la rue). Merci pour avoir fait de ce séjour un moment inoubliable et surtout insaisissable par de simples mots.

Cher lecteurs, allez en Amérique du Sud, foncez-y ! Vous ne serez pas déçus!

Miraflores
Miraflores
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