La ville de Lyon est réputée pour ses traboules, on peut même ajouter que c’est une des spécificités de cette ville.
Si l’on devait décrire brièvement les traboules, nous les comparerions à des sortes de passages à travers des cours d’immeubles permettant aux habitants de se rendre d’une rue à l’autre. On trouve principalement des traboules dans le quartier du Vieux Lyon, dans le quartier de la Croix Rousse et sur la presqu’île. L’architecture des traboules se compose de galeries, de cours à la romaine et de puits.
Aujourd’hui, la plupart sont privatisées et les galeries appartiennent à des particuliers qui les ont reconvertis en terrasses personnelles. Ainsi, cela nous rappelle que ces immeubles sont avant tout des logements et que donc des habitants circulent dans les traboules, certes classées au patrimoine mondiale de l’humanité, mais avant tout un lieu de vie pour les lyonnais….
Si l’on voulait être plus pointilleux et comparer une traboule avec un passage (exemple : les passages parisiens), une traboule serait dans notre définition une voie réservée aux piétons, souvent étroite, débutant par un couloir d’entrée et traversant un ou plusieurs bâtiments pour relier une rue à une autre. La vraie différence est là : un passage urbain est une rue également piétonne, couverte ou non mais situé ENTRE les immeubles.
On compte au total environs 500 traboules, présentes en majorité dans le quartier du Vieux Lyon. Malheureusement, un bon nombre d’entre elles sont aujourd’hui inaccessibles au public car fermées voir condamnées. L’arrivée du digicode a aussi permis aux résidents locaux de préserver leur intimité en verrouillant l’accès libre aux cours d’immeubles. Cela à entraîné en parallèle la fermeture au public d’une petite merveille architecturale… Il faut donc insister à toutes les portes et être aux aguets pour ouvrir et plonger dans les secret d’une traboule. La patience en vaut la chandelle !
Historiquement, dans le quartier Saint Jean, les traboules datent de la Renaissance. On pense que les premières on été construites au IVe siècle, à la veille de l’effondrement de l’empire romain. Les habitants manquants d’eau se sont installés au bord de la Saône (au pied de la colline de Fourvière) et les traboules servaient alors à rejoindre rapidement la Saône. Plus tard, des puits d’eau potable furent creusés dans les cours intérieures et l’accès la rivière devint accessoire.
A la Croix Rousse, les traboules sont plus récentes. Elles sont issues de la construction des immeubles des canuts (nom donnée aux ouvriers de la soie utilisant des machines à tisser) et permettaient de gagner la presqu’île en ligne droite. Elles permettaient aux ouvriers et artisans de transporter la soie à travers la ville en restant à l’abri de la pluie, et parfois aussi des regards malveillants…
Ce qu’il faut retenir , c’est que ces chemins de traverses étaient – et restent – un outil idéal pour se déplacer dans la ville à l’abri des autorités. Ces dernières, souvent ignorantes de la configuration exacte des traboules ne pouvaient se déplacer dans ces galeries et passages sans se perdre. On comprend mieux pourquoi les traboules ont aussi servi d’abri et de chemins pour les mouvements populaires : pendant la Révolte des Canuts et pendant la Second Guerre Mondiale par les résistants.
Aujourd’hui, la découverte des traboules pour la première fois par un particulier est toujours remplie d’émotions. On plonge immédiatement dans l’histoire de ce quartier et de la ville en général, Lyon étant intimement lié à la soie. Chacun peut ressentir tout le poids du patrimoine local. Le Vieux Lyon est – comme son nom l’indique – un vieux quartier très animé (un peu attrape touriste parfois) coloré, intime, authentique et en définitive tellement lyonnais !
L’office de tourisme de Lyon organise de nombreuses visites de traboule en traboule et garde les clefs de quelques unes parmis les plus belles, souvent fermées au public (et oui, comme indiqué plus tôt, les traboules restent l’accès à des lieux d’habitations privées. Essayons de ne pas trop déranger ses habitants…). Toutefois, si vous avez quelques minutes devant vous, n’hésitez pas à vous lancer seul dans le Vieux Lyon et à « trabouler » d’un immeuble à l’autre car quelques traboules restent quand même ouvertes au plus curieux. Certains digicodes ne sont pas actifs et les particuliers n’hésitent pas à ouvrir leur porte pour vous faire découvrir l’intérieur de leur immeuble.
Vous ne déambulerez peut-être pas d’une rue à l’autre comme dans vos rêves de gône (nom lyonnais pour désigner un gamin) à travers des grottes mystérieuses et cachées… mais vous pourrez observer de magnifiques petites cours bien préservées et une architecture vraiment très particulière, belle et pleine de finesse.
Si vous souhaitez découvrir plus de clichés des traboules du vieux Lyon, rendez-vous dans notre toute nouvelle galerie d’architecture du monde. Vous la trouverez en haut à gauche, juste en dessous de la présentation de notre projet. Près de vingt photos vous attendent ! Et restez curieux car nous posteront des photos d’architectures de maisons du monde dans cette galerie pendant l’ensemble de notre voyage!