La musique de nos vies

Quelques heures avant le départ pour notre grand périple, j’étais – encore – sur la énième réparation de mon casque audio (vous allez me dire que j’y tiens, et c’est tout à fait vrai!) quand j’ai fait appel à Jacky, le père d’Élodie, à la rescousse, pour qu’il intervienne sur le sujet – grande idée, je profite de ma musique dans l’avion sans aucune nuisance externe, le bébé derrière moi qui braille depuis deux heures comme la voisine qui se plaint de tout depuis maintenant quatre heures auprès de son mari sont de doux murmures au loin… Car pour moi, pas de voyage sans musique. En revanche, pas d’isolation sonore une fois dans les rues ou les moyens de transports!
New York a une sonorité qui nous était jusqu’à présent quasi inconnue. La diversité culturelle, le « melting pot » a brassé l’anglais qu’on apprend à l’école, l’a tordu jusqu’à l’extrême. Si il nous était simple de comprendre certaines personnes, d’autres avaient un accent « à couper au couteau ». Nous qui pensions que cette façon de s’exprimer était exagérée dans les séries et autres blockbusters, nous n’avons pas été déçus! On se serait parfois cru dans des clips de rap – les filles en maillot de bain en moins – ou dans un film de Scorsese! Mais cet accent chantant (enfin, moins que l’accent marseillais) à aussi ses travers : parfois on comprend ce qui se dit, parfois non… alors on se débrouille avec des gestes, ce qui m’a rendu particulièrement ridicule quand j’ai du aller dans le hall d’entrée pour faire comprendre que nous n’avions pas d’échelle pour monter sur le lit du haut de notre lit superposé… Heureusement que les habitants sont pour la plupart très facilement abordables et prets à rendre service – nos parisiens devraient en prendre de la graine – quand ils ne sont pas les écouteurs vissés sur les oreilles, ce qui est pratiquement le cas pour tous dans le métro, sauf quand ils sont en groupes ou endormis (et encore). Peut-être  sont-ils lassés de la musique de leur ville? En tout cas, nous, pas!
Dimanche dernier, nous avons été à la messe à Harlem (voila qui devrait faire plaisir à ma mamie), un office qui à été très long (comptez trois heures du début à la fin, dont un sermon d’une demi-heure de la part du… tiens, d’ailleurs, quel titre avait-il? Prêtre? Non, il parlait de sa femme et de sa fille… Pasteur peut-être, ou diacre… enfin, je m’égare), très long mais intense en émotions… et en musique! Oui, parce que bon, je ne vais pas vous mentir, je vais assez peu à l’église en France, ce n’est pas pour y aller durant mon unique semaine à New York! Il nous fallait une bonne raison, nous l’avons eue.

Non, le bâtiment en lui même n'est pas une raison de s'extasier…

Ce dimanche matin, donc, nous avions prévu d’aller dans une église recommandée par plusieurs guides touristiques francophones, mais visiblement pas que. En arrivant devant le lieu de culte, nous essayons d’entrer par la porte de gauche. Un homme, aimable, nous dit que cette entrée est réservée aux membres de la communauté, et il nous demande d’aller à l’autre entrée (celle de droite, donc), ce que nous faisons sans trop nous inquiéter. Nous apprêtant à franchir le seuil de cette dernière, un second homme nous arrête et pointe le bout de la rue, expliquant que l’entrée est prioritaire aux membres, et que les non membres doivent aller dans une file d’attente au coin de la rue… tiens, tiens… nous allons au coin de ladite rue. Et là, grosse, non, énorme surprise : une file d’attente s’est formée sur tout un block! Bon, pas de problème, on va au bout… nous nous dirigeons ainsi au bout du block (quelques dizaines de mètres soit dit en passant) pour découvrir… que la queue se poursuit encore, et du double de ce que nous venons de traverser! Bon, pas de panique, on va trouver une alternative… Hop, guide, dernière église recommandée, ouf, pas trop loin. L’office est à onze heure, il nous reste donc dix minutes pour six blocks, une marche un peu forcée mais on y arrive, juste à temps… Euhhh, attend… On entre, et à l’intérieur les gens se saluent, d’autres nous observent… Serions nous arrivés à la fin de la messe? Nous nous installons au dernier rang, mais une dame assise me regarde fixement et me fait signe d’avancer dans les rangées plus en avant. Nous nous exécutons. Nous sommes les seuls blancs de l’assemblée, et là un malaise s’installe. Qu’est-ce qu’on fout la? On attend, tout de même, et la… Superbe, magique, comment vous expliquer avec des mots? Écoutez plutôt!

Dance the Lord with me

« Give »

(note : la qualité n’est pas au top, mais nous étions durant un office religieux et ça ne se fait pas trop d’enregistrer, donc j’ai mis le micro au niveau du banc) Bon, alors effectivement, trois heures c’est un peu long, et l’accent du chef d’orchestre, agrémenté de nombreux effets de voix et accumulé au débit invraisemblable de ses paroles, fait que parfois nous ne comprenions que partiellement le sens de ses mots… Mais quel prestance, quel orateur!

Sermon

Mais New York, ça n’est pas que du gospel : c’est aussi la ville des Jazzmen, isolés dans de petits clubs souterrains, leurs portes discrètement insérées entre deux entrées d’immeubles, la musique jouées dans les parcs, tantôt RnB, tantôt Afro-Américaine, et les multitudes de langues entremêlées dans un joyeux bazar qui rend la ville si unique…

Nous, nous avons adoré cette ville, et sonorités bien sûr, mais aussi un certain art de vivre, et une urbanité exacerbée… Mais toutes les choses ont une fin et nous devons nous rendre vers la suite de nos aventures, alors en route!

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  1. Delphine Renaud dit :

    Une messe gospel ! Cela a du être magnifique à entendre. C’est l’un de mes regrets lors de mon road-trip en Californie de ne pas avoir réussi à assister à une de ces messes.
    Bon voyage en Amérique du Sud ! Et faites nous rêver.

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