Ville de Bolivie, Sucre

Notre arrivée à la ville suivante pour un séjour d’une semaine, Sucre, est mouvementée. Notre bus s’arrête à dix kilomètres de la ville en pleine montagne, sans raison apparente. Il y a devant nous une longue file de voiture et de camion à l’arrêt eux aussi. Nos voisines à chapeau melon s’impatientent, dans ce bus nous ne sommes que trois touristes. Le chauffeur, après dix minutes de conversation à l’extérieur, revient nous annoncer la mauvaise nouvelle.

« Il y a des grèves et Sucre est barrés à huit kilomètres de l’entrée. Nous ne pouvons plus avancer et il faut attendre la fin de la grève… peut-être partiront-ils au soleil couchant vers 18h ? »

Nous ne l’entendons pas de cette oreille, mais ne sommes pas franchement chaud pour une marche de dix kilomètres couronnée d’un passage de « bloqueos » avec nos bagages de vingt kilos. Elodie descend du bus pour discuter avec le chauffeur et prendre des conseils pour nous trois (les trois gringos). Selon lui à seulement cinq cents mètres du barrage, des taxis nous attendent. « C’est pas très loin ! » qu’il disait. Avant même de prendre une décision tous les trois, le chauffeur avait lui, aboutit à sa propre conclusion : il descend nos sacs sur la route. Nous partirons donc à pied vers Sucre.

Sur le chemin, nous marchons en compagnie des familles très chargée comme nous. Nous avons un peu de peine car beaucoup ont des enfants de seulement quatre ans ou sont accompagnés de personnes âgées.

Bloqueso Bolivie

Nous marcherons cinq kilomètres avant d’arriver face à des brindilles posées en travers de la route, le fameux barrage bolivien ! L’ambiance est bon enfant mais attention à toi si tu oses franchir ce barrage en voiture ou en scooter ! Seul les piétons sont autorisés à passer quand il y a « bloqueos ». Aujourd’hui, ce sont les étudiants en médecine qui font grève. Ils jouent aux cartes et boivent du soda et de la bière. Quelques mètres plus loi, un « micros » (les mini bus chinois, souvenez vous) fait demi tour pour repartir au centre ville de Sucre. Notre marche touche à sa fin, nous arrivons avec une heure de retard chez nos hôtes, Olivier et Jacqueline, à la « Dolce Vita ». Cette auberge, plus proche du gîte familial que de la guesthouse, est tenue par deux français (ayant deux enfants, un ado et une petite fille) installés en Bolivie depuis six ans. L’accueil d’Olivier est plus que chaleureux et en moins de dix minutes nous nous sentons chez nous. Notre chambre est belle, soignée, propre, décorée et comporte quelques petits détails que d’autres n’ont pas souvent (grandes étagères, petite table de salon avec chaises, lampe de chevet chacun, grand miroir, porte manteau, etc). Quelque chose nous dit que l’on va se sentir bien à Sucre… (on ne peut s’empêcher de remercier la personne qui nous a donné l’adresse !)

Sucre

Sucre est une très belle ville et qui plus est moderne. C’est presque notre préférée de ce début de voyage. A Sucre nous ne reconnaissons pas la Bolivie observée jusqu’ici.

Le matin nous préparons notre petit déjeuner à l’heure souhaitée dans la cuisine fournie par l’auberge, on vous passe les détails mais on s’est fait de sacré « desayuno » (petit-déjeuner en espagnol) !

Sucre cuisine

La Dolce Vita a une cuisine réservée aux locataires, ça fait plaisir de mitonner des bons petits plats !

On se la coule douce au réveil à Sucre… Le reste de la matinée est consacré au travail (oui cela nous arrive tous les jours) : rédaction d’article, tri des photos, préparation de la suite du voyage. L’après-midi, c’est tourisme.

 

Sucre

Sucre

Les premiers jours nous allons de surprise en surprise dans les rues. Oh ! une belle pharmacie ! Oh ! un magasin de CD/DVD qui diffuse de la VRAIE musique ! Un magasin de vêtement ! Une épicerie ! Un supermarché ! Une chocolaterie, un glacier, un pâtissier… nous sommes comme des gosses. Sucre a tout ce qu’il faut pour vivre très correctement (même du bon fromage !) et dépenser son argent sans compter.

Marché Sucre

Jus de fruit pressé à la demande au marché

La papas bolivienne

Toujours au marché : la fameuse papas de Bolivie !

Marché Sucre

Nous faisons nos courses au marché pour cuisiner le soir à l'auberge

Le midi nous flânons au marché alimentaire (chose que l’on aimerait bien faire à Paris mais les français ont décidé que à 13h c’était fini ! En Bolivie c’est toute la journée le marché et on peut même y manger sur des tables, prenez note). Nous mangeons donc au marché, à l’étage, aux différents stands que les femmes tiennent. Les conditions sanitaires ne sont pas digne d’un beau restaurant français, vous vous en doutez, mais ça sent très bon. Les femmes à chaque bout de table chantent à toute tête les différents plats du jour et essayent de rabattre les visiteurs vers leur « cuisine ». Ce mélange joyeux, les prix tout doux et un choix très varié de bon petit plat bolivien font que nous craquerons. La première fois cependant, attablée, notre soupe devant les yeux puis la milanese de poulet et ses délicieuse frites (c’est tellement bolivien ça, les frites), nous nous regarderons tous les deux en pensant : advienne que pourra… Et ! Surprise ! La nourriture est extraordinairement fraîche, copieuse, bonne et nous ne seront jamais malade. On y retournera presque tous les midis.

Marché Sucre

Spécialité de Sucre goûté au marché : le chorizo. C'est entre le chorizo espagnol et la grosse merguez. Extra !

Marché Sucre

Marché Sucre

Superbes gâteaux dégustés sur le marché assis sur un tabouret. La part est à trente centimes d'euro. Pourquoi se priver ?

Nous avons déjà passé la moitié de notre séjour en Bolivie alors faire du shopping s’impose le temps d’un dimanche. Nous nous rendons au marché très connu – un peu trop touristique à notre goût – de Tarabuco. Le réveil est difficile, en effet, chaque année un rallye est organisé entre Sucre et Potosi. Pas de bol pour nous, nous devons prendre le bus avant le début de la course à six heure du matin.

Tarabuco

Tarabuco

Retour vers 14h, premier faux départ, il n’y a plus de batterie. Notre chauffeur magouille mais ne change pas la batterie. L’état du bus n’est pas terrible, une majorité des sièges arrières sont cassés. Mais le bus est complet, qui va se dévouer ?

bus boliviens

Un exemple de bus bolivien d'un style très répandu

bus boliviens

Un autre style très présent

15h : stop en cours de route ! Nous devons attendre la fin du rallye, soit jusqu’à 16h. Nous prenons cette nouvelle comme une aubaine, nous filons à pied près de la piste de course sur une colline pour voir les voitures arriver au loin. Assis par terre comme la plupart des boliviens du coin, nous regardons les voitures défilés. Ce sera le meilleur souvenir de la journée.

rallye Potosi Sucre

rallye Potosi Sucre

A la fin de la course, nous regagnons notre siège cassé et ouvrons notre livre de poche (en français, emprunté à l’Alliance Française) car nous pressentons quelque chose.

Pour une heure trente de trajet, nous mettrons quatre heures au retour. Après la ré-ouverture des routes, notre bus avance parmi des centaines d’autres voiture qui veulent faire comme nous : rentrer à Sucre. Bouchon ! Notre chauffeur pris d’une bonne intention, quitte la route et rejoint une piste. Quelle cata ! Nous roulons sur un chemin au bord de la montagne et au final, nous débouchons à une voix sans issue. Demi tour ! Aucun des passagers n’appréciera la manœuvre.

 

Nous arrivons à Sucre sain et sauf avec plein de souvenirs dans nos sacs et notre tête. Nous aimons la Bolivie rien que pour ça. Lorsque l’on prévoit quelque chose, un événement inattendu risque de se produire, te ralentir – ça c’est un fait – et les boliviens n’auront à coup sûr pas ton raisonnement ! Super séjour à Sucre en définitif.

Sucre

Nous aimons tellement cette ville que lorsque nous apprenons que notre vol Sucre – La Paz du vendredi est plein et qu’il faudra partir seulement dimanche (ou alors prendre la seconde option : un bus de nuit le vendredi), nous maintenons l’option « avion » et écourtons notre séjour à La Paz au profit de Sucre. Nos hôtes nous remercient. Leur auberge est vraiment très agréable, c’est la première fois que nous resterons dix jours au même endroit, alors c’est à nous de les remercier.

Sucre est charmante, nous vous l’avons déjà dit nous semble t il ? Nous projetons dans nos rêves les plus fous de nous y installer. Après tout, bon nombre de français l’ont fait avant nous, comme ce français ayant ouvert une pâtisserie. Nous avons craqué à plusieurs reprises pour une tarte ou un tiramisu.

Festival chocolat Sucre

Nous tombons sur le Festival du chocolat ! Ce cheval, tout en chocolat, dresse le drapeau de la région car un autre évènement important à lieu à Sucre pendant notre séjour...

Feliz dia de la madre Bolivie

Non ce n'est pas de la fête des mères que nous parlons. Mais remarquez que en Bolivie tous les 27 Mai, il y a aussi la fête des mères et c'est encore plus la fête qu'en France !!

La Bolivie est définitivement un pays superbe. Nous nous y plaisons tellement au point de décider que trente jours d’autorisation de séjour ne seront pas suffisent. Direction le centre d’immigration bolivienne, et quelques photocopies après, un coup de tampon du Môsieur, nous ressortons gratuitement avec trente jours supplémentaire ! Mais rassurez-vous, l’esprit lucide nous savons que tous jours rajouté à un pays sont autant de moins dans le suivant. Nous pensons rester seulement quatre à cinq jours de plus pour profiter de notre dernière étape : l’isla del sol au lac Titicaca.

Casa de la Libertad Sucre

Cour intérieur de la Casa de la Libertad

Une action ayant souvent un impact, ce dernier fut très heureux. Lors de la visage de la Casa de la Libertad, un lieu chargé d’histoire, nous apprenons que ce vendredi 25 Mai est un jour très important en Bolivie et plus particulièrement à Sucre… Le 25 Mai est fêté chaque année « le premier cri d’indépendance des sud américains contre le colonialisme espagnol » et ce cri a eu lieu à Sucre ! (c’est de cet évènement que nous parlions avec le drapeau et le cheval en chocolat).

Salle du conseil Casa de la Libertad

Salle du conseil, Casa de la Libertad, c'est ici que l'acte d'indépendance et la Constitution de la Bolivie ont été signé .

Lors de cette visite au musée, nous apprenons aussi un détail assez perturbant… Sucre est la VRAIE capitale de la Bolivie ! Ne chercher pas à le nier, c’est écrit dans la Constitution bolivienne. La Paz n’est QUE le siège du gouvernement.

Acte d'indépendance de la Bolivie

Une copie de l'acte d'indépendance est présenté dans la salle des Conseils

Drapeaux boliviens

La Bolivie possèdent DEUX drapeaux officiels depuis que Evo Morales est devenu président. Le deuxième représente la population "aymara", il est présent aussi au Pérou et en Argentine mais n'est pas officiel dans ces pays...

Symboles

Mais pourquoi le symbole du dollar est-il présent dans une vitrine de Bolivie ?? Cette question a été posé aux écoliers de Moidieu et deux grandes filles de la classe CM1/CM2 ont trouvé la réponse. Bravo ! Et vous ?

Pour le 25 Mai, fête du premier cri d’indépendance, c’est la grosse fiesta à Sucre ! Nous suivons avec curiosité les évènements. Toute la ville défile, les rues sont bloquées à la circulation, les militaires ont mis leur plus beaux costumes, envahissent la ville et des fanfare jouent à fond les ballons jour et nuit.

25 Mai Bolivie

25 Mai Bolivie

25 Mai Bolivie

25 Mai Bolivie

Tous les collèges et lycées ont leur fanfare et marchent dans la rue

25 Mai Bolivie

Même les plus petits défilent!

Et dire que nous avions prévu de partir plus tôt de Bolivie et de quitter Sucre ce vendredi 25 Mai…

25 Mai Bolivie

25 Mai Bolivie

25 Mai Bolivie

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