Trente-cinq degrés

Il faut reconnaître que notre rythme à New York a été assez soutenu. A Buenos Aires, en Argentine, la température élevée (trente deux degrés en moyenne) nous invite à sortir nos tongs et nos lunettes de soleil pour un délicieux farniente. Et c’est… très agréable. Nous restons dans cette capitale une petite semaine et rien n’a été prévu. Nous profitons donc du merveilleux (et copieux) « desayuno » de l’auberge et de la terrasse sur le toit de celle-ci. Notre bâtiment est atypique. Nous sommes dans un vieux quartier de Buenos Aires en plein centre ville – le quartier de San Telmo – avec principalement des façades de l’époque coloniale.

Les chambres de l’auberge dans laquelle nous dormons (photos ci-dessous) sont alignées autour d’un patio ouvert, sur deux étages, et au plafond tourne un ventilateur. Ça sent l’été !

La vie dans Buenos Aires aussi à un rythme plus tranquille. Entre 13h et 17h, n’espérez pas croiser beaucoup de gens dans la rue, les argentins sortent plutôt vers 18h entre amis et se réunissent soit dans un bar ou un café, soit sur les nombreuses places de la ville. Nous dormons juste à côté de l’un des plus connues du pays : la plaza de Mayo.

C’est ici en 1977, après un an de graves violations des droits de l’homme sous le régime du général Jorge Rafael Videla, que des femmes se dirigèrent – en bravant l’interdiction publique de se rassembler imposée par le régime militaire – pour demander ouvertement ce qu’étaient devenus leurs enfants « disparus » dans le cadre de la répression menée par le gouvernement contre l’opposition politique. Le groupe pris le nom de « Madres de la Plaza de Mayo ». L’association continue aujourd’hui d’exister et des rassemblements continuent à être tenues silencieusement chaque semaine en souvenir des personnes disparues.

Quant à nous, nous marchons dans cette ville tranquillement, entre deux pauses boissons ou deux pauses glaces (ici, elles ne sont vraiment pas chères et surtout délicieuses ; notre parfum préféré : la dulce de leche (confiture de lait) ! vous connaissez probablement ; en Argentine, il y en a de partout ! du petit déjeuner au flan pour conclure le dîner, en passant par les bonbons. Nous nous arrêtons très souvent sur les places, bien évidemment chaque jour nous passons sur la Plaza Mayo, des places qui sont en réalité plus de beaux parcs où les habitants viennent s’allonger au soleil ou papoter sur un banc. Nous aimons observer la vie pendant quelques minutes, nous sommes curieux.

Bref, on se sent un peu en vacances. En tout cas, il y a tout ce qu’il faut, du soleil, des températures chaudes, des palmiers et des glaces à tous les coins de rues.

Lorsque nous passons de places en places, nous observons aussi l’architecture de cette ville, au passé colonial très marqué. L’économie a évoluée positivement – n’en déplaise à notre portefeuille et surtout à notre estomac, Buenos Aires à son « microcentro » et ses beaux buildings de verres.

Définitivement, notre budget initial est trop serré. Nous sommes confrontés à un premier problème : l’Argentine coûte vraiment plus cher que prévu… Nous essayons donc de manger, d’une à notre faim, et de deux des plats dits du pauvre : les gnocchi du 29 du par exemple ! Adieu la côte de bœuf quotidienne ( 8 euro vous allez dire… mais c’est presque notre budget à la journée). La vie des argentins s’est donc considérablement améliorée. Ils affichent fièrement leur nationalité dans la rue et ils ont (presque) tous le sourire. C’est qu’ils ont une sacré estime de soi ces gens là ! d’où la plaisanterie qui circule : Comment un Argentin se suicide-t-il ? En sautant du haut de son égo ».

Ça, c’était pour la partie auquel on s’attendait. Mais nous avons été frappé dès notre arrivée par certaine inégalités. L’énorme crise a laissé de nombreuses traces et des personnes n’ont visiblement pas encore réussi à s’en sortir. Notre quartier, certes historique, affiche un côté presque abandonné dans certains coins. Des immeubles sont défraîchis voir inhabités si ce n’est pas en ruines. Lorsque l’on passe devant certains, on aimerait tellement rénover ces façades magnifiques !… Ce quartier a du charme, il mériterait plus d’attention.

De notre taxi en direction de l’aéroport, nous apercevons par ailleurs des kilomètres de maisonnettes, pas tout à fait des bidonvilles mais pas loin, imbriquées les unes dans les autres où l’eau courante n’est sûrement pas de mise.

Buenos Aires reste une ville très agréable à l’architecture magnifique et au passé très fort. Une vie radicalement différente de ce que l’on a pu rencontrer auparavant. Le voyage commence !

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