The Joshua Tree

C’est le titre d’un excellent album de U2, le fameux groupe irlandais auteur de nombreux tubes emblématiques à partir des années 80, album dans lequel on trouve par exemple la magnifique ballade « With or Without You » ou encore « I Still Haven’t Found What I’m Looking For », mais ce n’est pas l’objet du jour.

U2, The Joshua Tree, 1987
U2, The Joshua Tree, 1987

Nous partions, deux jours après notre atterrissage (environ, nous avons atterri à 23h55 un samedi et nous prenions la route le lundi) , dans notre grand « road trip » ; le démarrage fut pour le moins chaotique : Au départ, à neuf heure, nous devions m’inscrire en tant que second conducteur auprès de l’agence (connue et internationale) de location de voiture et cette andouille de concessionnaire nous avait lancé sur une mauvaise piste en affirmant à tort à Jacky et Francine, lors de la remise des clés, que cela pouvait se faire dans n’importe quelle agence de l’entreprise. Évidemment, en arrivant dans l’agence qui nous arrangeait, on nous a renvoyé fissa à l’agence de l’aéroport, où a été louée la voiture, ce qui n’était ni pour nous arranger, ni pour nous mettre de bonne humeur. Nous devions également retirer de l’argent, et, à des fins d’économie, nous avions trouvé, dans la théorie en tout cas, un distributeur de billets aux couleurs de « la banque partout dans le monde », car même en tournant longtemps dans le quartier, pas de distributeur ou même de banque, rien (même les travailleurs locaux ne la connaissaient pas). Après un temps d’agacement général, nous nous décidons à retirer dans une autre banque pour en finir et quitter Los Angeles au plus vite (coup de chance, nous le découvrirons plus tard, notre banque a des accords avec celle de nos retraits!). Nous repartons donc vers l’aéroport, et après avoir enfin réussi à m’ajouter en tant que second conducteur, nous prenons la route pour s’en aller loin de là. Il est onze heure trente.

Chrysler C200, une voiture qui a de la vraie clim' pour nous
Chrysler C200, une voiture qui a de la vraie clim’ pour vous rafraîchir

Malgré le fait que nous soyons sur des highways (autoroutes) et freeways, quitter la ville nous prendra pas loin de deux heures. Non non, pas d’embouteillage, la ville est simplement infiniment longue et nous retrouvons certains paysages de notre arrivée, en version jour cette fois-ci. Après un temps certain, nous voici en pleine campagne et comme la veille, il fait déjà chaud, heureusement qu’il y a la climatisation dans la voiture. Notre seul manque, à ce moment là, est un GPS pour nous repérer : la carte que nous avons est tellement précise qu’elle nous indique une ville à l’est d’une route, alors qu’elle est en réalité à l’ouest, ce qui n’est pas sans créer une certaine confusion : pris de sérieux doutes dans la direction à prendre, nous ferons à un moment un retour en arrière de près d’une trentaine de miles (1mile = 1,6 kilomètre) puis, toujours dans le doute, nous allons prendre des renseignements auprès de la station-service locale : « vous continuez sur trente-cinq miles (dans la direction d’où nous revenions évidemment) et vous trouverez la route qui vous intéresse ». « Vous êtes sûre? » répondons nous. « Oui oui, sûre à cent pour cent ». Ok. On repart de nouveau dans l’autre sens pour trouver, enfin, le bon chemin.

Après une succession d’arrêts plus ou moins fructueux pour trouver une bonbonne de gaz pour cuisiner le soir, un achat de « pass » annuel pour les parcs nationaux (oui, on est très optimistes, on s’est dit : peut-être qu’on y reviendra avant l’année prochaine…) et une pause déjeuner à l’ombre de ce soleil si écrasant, nous partions à la découverte de ce si mystérieux parc pour lequel nous avons fait tant de kilomètres : le Joshua Tree National Park. Une succession de virages serrés (malgré que le sol soit relativement plat) plus tard, nous dévoile un lieu absolument de toute beauté : Ses grands blocs de pierre de couleur sable tirant sur le rouge, disposés là comme si on l’avait fait volontairement, accumulés les uns sur les autres, donnent l’impression d’une grande montagne qui se serait entièrement effondrée.

Des pierres comme s'il en pleuvaient…

Des pierres comme s'il en pleuvaient…

Les terres, arides, sont parsemées d’une multitudes d’arbres totalement stupéfiants : les arbres de Josué (Yucca brevifolia). De loin, ils ressemblent à des arbres secs qui se prendraient pour des pom-pom girls, avec leurs pompons au bout des branches, mais en s’approchant, ils se révèlent être d’étranges cactus, les plus petits sont des sortes de yuccas, des boules de piques, et les grands ont le tronc velu et de nombreuses piques au extrémités. Quel spectacle étrange!

Des arbres de Josué

Des arbres de Josué

Encore plus d'arbresDes papillons de Josué (que nous ne verrons pas, ça n’est pas la saison, mais le journal fourni par les rangers est très instructif) fécondent ces arbres tout à fait uniques au monde, l’espèce étant endémique. Le nombre de végétaux sur place renforçant cette impression d’être sur une autre planète, où les arbres ont des formes improbables et où tout ne semble pas naturel.

Un univers parallèle

Un univers parallèle

Un monde de yuccas

Un monde de yuccas

Joshua trees

Yuccas & Josué

Yuccas & Josué

Elodie & Josué

Elodie & Josué

JosuéNous avons navigué dans cet environnement particulier en voiture, la chaleur étant accablante à l’extérieur, pour ne nous arrêter qu’à quelques points-clés, et admirer ce que la nature nous offre, comme la « Hidden Valley », la « Vallée Cachée », en fait un cercle de hautes pierres (quelques dizaines de mètres de haut sur un kilomètre de diamètre) protégeant une faune et une flore unique dans la région, et qui s’étaient abritées ici, loin du vent et des prédateurs, une oasis en quelques sorte, troublée à la fin du XIXème siècle, quand un éleveur dynamita une partie du cercle pour y faire venir paitre ses moutons. Nous ne pourrons en revanche pas nous approcher d’autres sites, faute à la chaleur, aux distances à parcourir à pieds… et au temps qui nous manque : nous avons encore pas mal de route à faire avant d’arriver à notre destination pour la nuit.

d'autres arbres

Désert & Josué

Hidden ValleyNous repartions donc en direction de Needles, notre « ville-étape », quand, sur le chemin, presque par hasard, nous tombons sur nouveau lieu, tout aussi étrange et incongru que le précédent : un lac asséché, en plein milieu d’une vallée; l’air est véritablement brûlant malgré le soleil tombant (plus de 120° Fahrenheit, soit plus de 50°C), le sol est tapissé de sel ou d’une autre substance y ressemblant, craquelée mais solide, et en approchant notre main du sol, on découvre une eau en quasi ébullition, qui nous chauffera bien la main en s’en approchant (presque brûlera, « tu met des pâtes ici elles cuisent! », me dit Élodie à la lecture de cet article, c’est possible, je ne fait pas cuire les pâtes).

Dans le désert…

Dans le désert…

Un salar inattendu

Un salar inattendu

Salar 2La nuit venue, Needles se révèle à nous, enfin ses extérieurs, car nous ne verrons jamais le centre. Nous trouvons assez rapidement le camping dans lequel nous dormons, et après s’être installés, nous passons successivement à la douche (ou à la piscine) pour nous rafraichir, ce qui est presque mission impossible, la température ici étant délirante : on aurait pu se faire un thé en récupérant l’eau du robinet d’eau froide! Bon gré mal gré, nous cuisions dans la semi-obscurité (…des pâtes, on aurait du les cuire dans le salar pour faire des économies…) et essayons de nous coucher, même si la chaleur des lieux, exposés au soleil tout le jour durant, n’aide pas, malgré la climatisation tournant à fond.

Cette première journée n’aura pas été de tout repos (ni la nuit) mais elle nous aura bien donné le ton de cette seconde partie de voyage aux États-Unis (cliquez ici, ici et pour relire la première partie) : toujours plus : plus de paysages, plus d’émotions, avec ce parc national de Joshua Tree, qui aura été un de nos préférés, magnifique, et dans lequel nous reviendrions avec plaisir un peu plus longtemps pour profiter un peu plus de ses paysages mais aussi de ces lieux que nous ne pouvons voir qu’à pieds. Plus de chaleur également, plus de route, même si elles n’ont pas toujours de noms mais des numéros, comme la mythique route 66 que nous emprunterons dès le lendemain. « Là où les routes n’ont pas de nom », « Where the street have no name« , un autre excellent titre de U2, toujours dans le même album, « The Joshua Tree ». Finalement, tout se tient.

Intérieur du livret accompagnant le disque

Intérieur du livret accompagnant le disque

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  1. Jacky dit :

    J’aurai pour bien longtemps en mémoire cet instant ou dans l’obscurité du camping,j’ai ouvert la porte de la voiture, pensant trouver un peu la fraicheur de la nuit, je me suis heurté à ce mur torride au pied duquel je cherchais de l’air…..quelle nuit!
    J’essaie de me résonner, de m’acclimater comme les caméléons….en quelques heures mes neurones régulateurs avaient rectifié les données….
    L’aventure pouvait commencer….

    Pap

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