Fried Noodle with vegetables – Nouilles sautées aux légumes

Je me souviens du jour où nous avons posé les pieds en Chine. C’était un dimanche soir tard à Hong Kong il y a plus de six mois. Nous étions avides de découvertes, surexcités de fouler les terres d’un monde qui nous était encore bien inconnu – et tellement éloigné du notre. Étonnés aussi car je nous revois, arrivés face à une carte de restaurant chinois, découvrir que les steak avaient disparus, les « papas » aussi mais que le riz, lui, nous était proposé dans des quantités triple que d’habitude. Pour beaucoup d’asiatiques, surtout dans les campagnes, il est impossible de se passer de leur dose quotidienne de riz.

Mais vous savez, les clichés ont la vie dure : tout comme les baguettes ne sont pas universelles dans les pays d’Asie (emploi d’une cuillère et d’une fourchette au Cambodge, en Thaïlande, au Myanmar et parfois en Corée), le riz n’est pas plus non l’unique produit consommé. On trouve ainsi de succulentes nouilles dans tous les pays d’Asie. Et contrairement au grain de riz qui n’est souvent servi que nature ou frit, les nouilles, en fonction des pays voir même des régions, sont quant à elles, déclinées sous des dizaines et des dizaines de formes et de sauces ! C’est pourquoi la dégustation des « noodle », comme on l’écrit sur les menus en Asie, est très vite devenue pour moi un jeu. Je voulais goûter tous les plats de nouilles dans toutes sortes de restaurants. J’y ai découvert des recettes goutues et d’autres plus farfelues. Parfois, j’ai été déçue. Mais la recherche des différents plats à base de nouilles était devenue une grande passion !

Bonne Appétit !

Bon Appétit !

Un des plus grands pays consommateurs de ces pâtes fines durant notre périple a été la Chine (et le Vietnam, voir recette du Pho). Les nouilles y sont à la mode depuis très très longtemps ! Lire la suite de l article… →

Gravé dans le marbre

La légende raconte que le Maharaja Shâh Jahân était éperdument amoureux de sa seconde femme, la maharana Arjumand Bânu Begam. Ensemble, il affrontaient les difficultés de la vie quotidienne, intime comme royale, et avaient déjà treize enfants heureux, et un quatorzième qui allait bientôt agrandir un peu plus le cercle familial. Hélas, trois fois hélas, le jour de la mise au monde du nouveau né, une terrible nouvelle vint aux oreilles du roi, une nouvelle dont il ne se remettrait jamais… Sa femme et l’enfant étaient décédés ensemble durant l’accouchement. Shâh Jahân s’effondra, et on dit que ses cheveux devinrent tous blancs en une nuit, celle de la mort de sa bien aimée… Pour honorer la mémoire de sa compagne chérie, il ordonna la construction d’un mausolée étincelant, un de ceux que le monde regarderait avec révérence et dévotion, immense et d’un blanc pur, un mausolée qu’il pourrait visiter chaque jour de sa vie…
Les années passèrent et la construction du sépulcre allait bon train, mais cependant tout n’allait pas bien dans le royaume du maharaja, et bientôt un de ses fils se rebella tant et si bien qu’il prit le pouvoir dans un coup d’état et le père, bientôt dépassé par les évènements, se retrouva prisonnier de son propre fils, enfermé dans une salle du fort qu’il avait fait ériger pour se protéger avec sa famille, en haut d’une haute muraille, impossible pour lui de s’en échapper… Le seul plaisir lui restant était de pouvoir admirer l’ode à sa femme s’élever, lentement. Les constructions durèrent au final vingt cinq ans, dont huit années où Shâh Jahân fut enfermé… Enfin, après des années, il put s’approcher du tombeau, rejoindre sa femme, il pénètrera dans le funeste bâtiment une seule fois pour ne jamais en sortir… voici le Taj Mahal.

Voici le Taj Mahal

Voici le Taj Mahal

Le temps est passé, emportant avec lui princes, maharanas et maharajas, Lire la suite de l article… →

Dilli

Le brouillard s’est installé. Nous sommes en Février, c’est normal, c’est la saison. Nous nous faufilons dans une rue. Elle est toute petite et sinueuse. Immédiatement à sa droite, nous distinguons un autre passage et à sa gauche une autre rue prend place qui elle aussi mène rapidement à un autre minuscule passage. Notre rue est sombre. On ne voit presque pas le ciel et même si le brouillard s’était dissipé – ce qui n’arrivera probablement pas aujourd’hui – les rayons du soleil peineraient à entrer dans ce labyrinthe énigmatique.  Devant nous : des boutiques, des commerces, des hôtels à n’en plus finir. Le premier commerce, mis en valeur par une enseigne en néon clignotant et rafistolé laisse très vite place à une espèce d’étage supplémentaire abritant une autre espèce de commerce aux produits « abracadabrantesque » dont l’escalier de secours à demi ravagé par le temps permet d’accéder à une autre boutique ou hôtel, voir les deux, accrochée aux deux étages d’en dessous par je ne sais quoi ; un hôtel suivi d’une guesthouse qui mène à une autre commerce puis un toit terrasse. Cette rue est un enchevêtrement de cube posés presque au hasard les uns sur les autres, comme si un enfant s’était amusé à jouer au jeu « tetris » afin de construire la vie de son quartier.

Panhar Ganj

Quartier de Panhar Ganj

L’air est humide, nous avons un peu froid et l’obscurité ne nous aide en rien à nous réchauffer. Lire la suite de l article… →

Portraits Birmans

C’est par les chants de la cérémonie des prières du monastère d’à côté que nous nous réveillerons ce matin là. La nuit a été courte. Fabien a ouvert les yeux dès l’aurore lorsque les moines ont commencé à réciter leurs textes et moi, j’ai vomi au beau milieu de la nuit. Un ananas n’était pas passé. Rien de bien grave car nous nous lèverons en pleine forme et prêts à avancer jusqu’au bout du monde.
Notre guide arrivera en avance, le sourire jusqu’aux oreilles. Il n’a qu’un petit sac sur le dos, un bonnet sur la tête et un coupe vent pour se protéger du froid matinal ; alors que mon sac à dos doit peser sept kilos. Et le gros sac de Fabien, reconverti pour l’occasion en sac de randonnée – sa vocation initiale – contient vêtements de nuit, vêtements thermiques, polaires, trousse de secours et sacs de couchage. Pour finir notre séjour au Myanmar, nous avons souhaité partir en trek de deux jours (grande première dans ce voyage !), cela fait longtemps qu’on en rêve, afin de sortir des sentiers battus. Sortir des sentiers battus dans ce pays demande plus de travail qu’auparavant. Le circuit de randonnée « incontournable » Kalaw – Inle est désormais surexploité. Il sort de presque toutes les bouches des voyageurs rencontrés, à tel point que cela nous donne envie de vomir (j’insiste, c’est l’ananas qui n’est pas passé). Nous aimons les birmans et c’est seuls que nous aimerions les rencontrer.

Choisir un trek à partir d’Inle plutôt que Kalaw pour nous enfoncer dans le plateau de la minorité Shan dans les montagnes fut une bonne idée. Nous ne serons que tous les deux avec notre guide, de son nom : Saw Win Thiha, un privilège. Revers de la médaille : il nous en coutera 20$ par personne et par jour, une fortune ici. Le pays a augmenté ses prix face à l’arrivée du tourisme (surtout, il n’arrive pas à gérer la trop grande affluence touristique). Nous tenions cependant à ce trek, alors c’est parti !

Trek Inle de deux jours

Saw Win s’avéra être un un sacré gaillard, plein d’énergie et surtout il a ce caractère typiquement birman que l’on aime bien : il est bavard. Lire la suite de l article… →

9600 bouddha/heure

On s’était levé tôt ce matin là pour arriver à cet embranchement, tout ça pour rien. Levés à six heure trente, petit déjeuner à sept heure tapantes, bouclage et vérification des sacs, direction le centre de Nyaug Shwe, à la recherche des pick-up pour Taunggyi. Le plan, imprécis, nous fait tourner un peu en rond dans le nombre pourtant restreint de rues de la ville puis, alors qu’on s’approche d’un véhicule ressemblant à l’objet de notre recherche on nous fait clairement comprendre que non, c’est un peu plus loin. En effet, la rue d’après, un papi nous harponne et nous entraine jusqu’au dit pick-up, en nous parlant dans la limite de son anglais – et nous comprenons dans la limite de son accent. Puis comme d’habitude on attend que les places se remplissent, sauf qu’elles ne se remplissent pas. Une, deux, cinq, dix minutes passent et pas un rat. Il va être dix heure, notre bus passe à midi et demie au croisement à quelques kilomètres de la, je regarde ma montre sans arrêt comme pour ralentir le temps, en vain.
Le papi nous dévisage depuis tout ce temps, et on sent qu’il a bien envie de parler un peu plus, en essayant de nous poser de nombreuses questions sur notre provenance et les visites dans son pays (et en particulier, pourquoi nous avons besoin d’aller à ce croisement)… Il a aussi bien compris qu’on souhaitait (enfin, moi pour être exact) partir vers notre destination (nous ne savions pas alors si le bus passait à onze heure trente ou midi trente), alors il appela un interprète – comprenez n’importe qui dans la rue sachant aligner trois mots d’anglais) pour nous proposer d’ajouter un ou deux billets à la facture pour partir plus vite, ce qu’on acceptera car la somme correspond à peu près à celle pour un taxi. Après vingt minutes de transport au frais (oui, le matin il fait frais, en particulier dans la remorque d’un quatre-quatre) à travers les rizières, nous voici enfin au fameux croisement, avec deux heures d’avance – en théorie.

Le fameux croisement…

Le fameux croisement…

On s’installe à la table d’une maison de thé trainant là, sous le regard médusé des locaux, Lire la suite de l article… →

Ce lac qui n’avait pas d’horizon

Dans la brume matinale, nous nous pressons, esquivant les pick-up, vélos et motos circulant à toute allure, poursuivant un homme d’apparence si banale qu’on ne réussit à reconnaitre que par sa veste bleue indiquant en birman le nom d’un entrepôt suivi de la mention « special fishes », en anglais, ce qui fait bien rire Jaimie, un grand gaillard baroudeur de Chicago qui nous accompagne pour la journée. Il est tôt et pourtant l’activité est frénétique autour de nous. Des femmes se pressent, toutes sortes d’objets posés en équilibre sur leurs têtes, des charrettes se dirigent dans la même direction que nous, les maisons de thé sont déjà pleines d’hommes enchainant cigarettes sur cigarettes tandis que des caisses sont chargées et déchargées des fines embarcations à fond plat et à moteur sur-dimensionnés qui envahissent le canal, sur le côté, par des hommes plus courageux. L’étrange personnage, qui n’a pas décroché un mot depuis qu’il est venu nous chercher, n’est pas plus loquace quand il descend soudainement sur un des véhicules trônant dans le passage d’eau déjà trop encombré pour déplier de grossières chaises en bois, les ajuster et y déposer coussins, gilets de sauvetage et couvertures polaires, avant de nous indiquer de venir, un par un pour nous asseoir à bord de l’esquif, entourée par tellement d’autres bateaux qu’on se demande vraiment si c’est possible de se déplacer à travers ce miasme nautique, à travers ce décor digne d’un théâtre où chaque personne serait un comédien de la vie réelle.

Des bateaux partout!
Des bateaux partout!

Et pourtant, poussant un par un les bateaux devant, nous finissons par avancer, lentement, esquivant prudemment les embarcations venant en sens contraire ou poussant avec une rame celles stationnées là, puis après bien des efforts de la part du capitaine Lire la suite de l article… →

Les 4 000 temples de Bagan

Nous venions à peine de trouver notre sommeil lorsque soudain, le bus s’arrête et les lumières s’allument. Tout le monde à bord rouspète. Pourquoi nous réveille-t-on (encore) si brusquement ? Il est 4h du matin…
Et nous venons, après dix heures de bus, d’arriver au terminus : Bagan.

En vérité notre bus nous déposera dans la ville de Nyaung U, située à trois kilomètres du site archéologique. Nos voisins, des locaux, se précipitent dehors tandis que nous, les cinq touristes que nous sommes hésitons à descendre – c’est ridicule oui je sais. L’hôtesse nous fixe calmement sans rien dire. C’est qu’il fait nuit noire à cette heure-ci, on voudrait pas se planter d’endroit. Fabien se décide à lui parler malgré le niveau d’anglais peu brillant de cette dernière. Ça se confirme : nous sommes à Nyaung U au beau milieu de la nuit.

Nous sortons dehors, moi, sans ma polaire, prévoyante que je suis pour affronter la chaleur torride du Myanmar des plaines ! Non, je plaisante, on se pèle les miches ! Mais ça, je ne le savais pas avant de sortir. Cela fait trois mois que l’on vit sous trente six degré, je m’étais même acclimatée à mes vingt huit minimales… et là, c’est la claque. Il fait moins de dix. Pas le temps cependant de trainasser et de sortir les gros pull enfouis au fond des valises, nous avons un logement à (peut-être) récupérer, pour autant qu’il soit ouvert à cette heure-ci… Dans la semi-obsucrité, nous nous éloignons  du bus. Nyaung U a en réalité plus des allures de bourg ; sa gare routière est un terrain vague et il n’y a qu’un seul lampadaire dans le secteur. Un jeune homme s’approche de nous, gentiment, sans crier. Il nous propose ses services de taxi pour nous conduire au May Ka Lar Guesthouse (notre réservation faite par téléphone, nous avons investi dans une carte téléphonique prépayée locale) et nous demande une somme – délirante ! de 4 000 kyats – que j’accepterai à la grande surprise de Fabien. Il est tard tôt, on vient de me réveiller brusquement pour me poser sur cet espèce de terrain poussiéreux entourée de seulement quatre touristes et tout juste le double d’habitants présents… alors je ne la ramène pas trop ; d’autant plus que je ne sais pas si l’auberge est loin d’ici. Notre chauffeur nous conduit donc jusqu’à son véhicule. Le dit véhicule qui s’avéra être : Lire la suite de l article… →

La nuit, à Yangon

« Ah non, désolé, monsieur, mais votre réservation elle a été annulée.
– Comment ça annulée?
– Vous ne nous avez pas confirmé la chambre, nous avons annulé la réservation!
– Mais si, je l’ai confirmé cette réservation!
– Oui, mais pas dans les vingt-quatre heures!
– Attendez, hier matin, j’ai écrit à votre adresse!
– Oui, mais la chambre que vous aviez réservé n’était pas disponible, alors je vous ai écrit, je vous ai proposé la chambre au tarif supérieur, j’ai attendu, attendu et comme vous ne m’avez pas répondu j’ai annulé.
– Je ne sais pas pour vous, mais je n’ai pas toujours accès à internet quand je le souhaite! A quoi ça sert alors de réserver?
– Il faut confirmer vingt-quatre heure avant monsieur, et comme vous n’avez pas confirmé j’ai annulé votre réservation.
– Et le mail de confirmation, c’était pas une confirmation?
– Si, mais la chambre que vous aviez réservé n’était pas disponible, alors j’ai annulé votre réservation.
– Bon, vous avez des chambres disponibles?
– Non, nous sommes plein.
– Pas une?
– Non monsieur.
Nous sommes face à un mur, de toute façon il faut se rendre à l’évidence, il ne nous lâchera pas de chambre, même pas d’aide malgré la situation dans laquelle il nous met. Nous sommes à la rue. Et c’est la nuit, à Yangon.

A Yangon, la nuit

A Yangon, la nuit (paya Sule)

Reprenons un peu plus tôt – en fait, beaucoup plus tôt – dans la journée Lire la suite de l article… →