Les mystérieuses cités d’or

Notre séjour au Pérou sera surtout sous le signe de la découverte des ruines précolombiennes. Beaucoup nous demandent si nous programmons une escapade « amazonienne » auquel nous répondons  » Nous n’avons que trois semaines au Pérou et nous sommes très lents ». En effet, après quatre mois de voyage, nous sommes devenus très lents… Et après un superbe séjour enrichissant au lac Titicaca, nous partons donc pour quinze jours bien remplis à la recherche des mystérieuses cités d’or ! Quelle est donc ce peuple qui fascine toujours autant les hommes ?…

Notre premier point de chute pour notre enquête sera juste à côté de Puno à Sillustani. Le bus ne pouvant s’approcher du site, nous marchons aux côtés du guide sur cinq cent mètres. Nous apercevons au loin des formes étranges faisant face à un lac.

Sillustani

Le guide s’arrête au pied d’une colline, un peu essoufflé et l’heure est aux explications. Sillustani ne serait pas un site inca à proprement parler mais daterait de l’époque des Collas une petite tribu pré-inca vivant vers les rives du Titicaca. Les Collas serait des maîtres-tailleurs nés ! Ils seront les premiers à maîtriser si bien la construction de monuments à base de pierre. Les monuments, les voici :

Sillustani

Quelques restes de site pré-inca au premier plan

Ces grandes tours rondes auraient été des lieux funéraires. La tribu enterrait, d’après des fouilles, les morts à l’intérieur en passant par le toit avant de tout boucher. Reste une toute petite porte où un seul homme allongé pourrait circuler. Étaient-elles fermées ou ouvertes ? L’histoire ne nous le dit pas.
Les Incas, réputés pour leur maîtrise de la pierre, ne pouvaient passer à côté des tours de Sillustani sans se les approprier ! Ils gardèrent l’esprit et en firent d’immenses tours de plusieurs mètres en y ajoutant leur touche personnelle : l’agencement de blocs très conséquents. Nous sommes ébahis, la jonction entre deux blocs est tout simplement parfaite ! Les pierres faisant parfois jusqu’à six fois notre taille s’empilent plusieurs mètres au dessus de notre tête et doivent peser quelques tonnes.

Sillustani

Mais comment faisaient-ils ? Notre guide nous donnera une petite astuce : comme les pyramides, des « hommes » ont construit la base puis l’ont entouré progressivement de petits tas de pierres toujours plus hauts pour arriver à se hisser jusqu’au sommet. La construction finie, ils n’avaient plus qu’à déblayer le terrain. Des hommes dit-il ? Reste à expliquer comment une culture sans engin mécanique ne possédant pas la roue, a t elle pu dresser autant de blocs de pierre de tailles titanesques en les agençant de manière si parfaite… aucun espace d’air entre chaque morceau ?? Nous sommes perplexes. Comment des hommes peuvent-ils réaliser une telle œuvre ? Nous espérons trouver réponse 400  kilomètres plus loin dans la Vallée Sacrée près de Cusco.

Sillustani

Llama du Pérou

Vous a t on déjà montré des lamas ? On en croise si souvent depuis quelques mois. Là ce sont des lamas. encore très jeunes.

Le bus entre Puno et Cusco (dans une compagnie confortable, adieu le bus folklorique bolivien longue distance) partira vers 11h30 pour une durée de trajet initiale fixé entre six et sept heures de route. Le trajet est vraiment beau et les montagnes gracieuses.

Route Puno - Cusco
A mi-chemin, des dames en tabliers embarquent pour se planter dans le couloir (à côté d’Elodie) pendant une heure. Au menu : barbecue du jour, pomme de terre sautée, pain et fromage frais (sorte de grosse fêta, ils raffolent de ça). Ça sent bon et la viande est découpée sur demande avec un grand couteau de boucher sur le plateau de service d’eau. Bonus : le bruit des os craquant sous l’effet du couteau ! Le spectacle tuera le temps car dès la tombée de la nuit, magie du paysage passée et nous autres voyageurs plongés dans le noir, notre trajet commencera à être long. Nous prendrons une heure trente de retard et arriverons à Cusco vers 20h. A la sortie du terminal, nous partons à la recherche d’un taxi officiel. Force est de constater qu’après deux mois de voyage dans les Andes et l’Altiplano, nous commençons à maitriser l’exercice et envoyons se promener sans aucun scrupule les dizaines de chauffeurs qui ne nous plaisent pas. Après avoir fixé un tarif  POUR DEUX (attention, cela peut être matière à escroquerie et doubler le tarif annoncé), nous allons en direction du centre de la capitale des cités d’or.

Cusco est une heureuse découverte. Les fondations du centre étant très stables et ingénieuses, les espagnols et les habitants de nos jours s’en servent encore pour construire leurs maisons. Marcher dans le cœur historique est un pur régal et un complément à notre enquête. Les pierres sont taillées pile-poil pour s’emboîter les unes dans les autres. C’est ainsi que nous découvrons la pierre à douze angles ! C’est fort astucieux ! Une envie certaine de complexifier leurs œuvres habitait très clairement ce mystérieux peuple !

Pierre aux douze angles Cusco
Ainsi, les fondations sont si stables et élaborées que les habitants les ré-utilisent : cela ne prouve t il pas que nos hommes sont bien incapables de construire de telle chose ?…

Fondations Incas à Cusco

Restes de murs Incas

Restes de murs Incas

Christian nous avait précisé chaque temps nécessaire à chaque sites, nous en consacrerons le double. Sommes nous si lent ou juste très curieux ? Prévoyez suffisamment de temps à Cusco durant votre périple au Pérou. Et notre enquête sur les peuples mystérieux vivant jadis ici continue. Pour cela il nous faudra payer le prix cher, acheter un « boleto turistico » (obligatoire malheureusement et ayant doublé de prix : 130 soles soit 40 euro par personne).

Nous commencerons par les ruines les plus proches de la ville. Encore une fois nous ne voulons pas nous joindre à un groupe afin d’être plus indépendant et ne pas être freiner dans nos observations (des guides locaux attendent sur chaque site si vous en avez les moyens). Nous cherchons aussi à baisser les prix donc pas de taxi. Un peu d’aventure que diable ! Cela nous réussit souvent très bien. Nous prenons donc un bus collectif dans une rue que l’auberge nous a situé sur un plan du centre. Les « colectivo » fonctionnent du tonnerre dans cette ville. Le site le plus éloigné s’appelle Tambomachay. Pour s’y rendre il faut prendre un bus en direction de Pisac et demander au chauffeur de vous arrêter sur la route près du site. Dans un colectivo, vous vous en sortirez pour 3,50 soles par personne.
A partir de Tambomachay, vous pourrez marcher jusqu’à Cusco  sur huit kilomètres en passant par les quatre ruines. Suivez la route, c’est plus simple et il n’y a pas trop de circulation, mais prévoyez du temps pour rentrer avant 17h30 c’est à dire avant la tombée de la nuit. Il n’y a que 2h30 de marche mais il faut du temps pour visiter les sites.
Mais parlons un peu plus des fameuses ruines.

Tambomachay

Tambomachay

Tambomachay devait être un lieu où l’on procédait au culte de l’eau. Ici nous observons nos premiers canaux d’irrigation et un bain cérémoniel. Les pierres s’agencent toujours aussi parfaitement, c’est dément.

Tambomachay

De l’autre côté de la route, voici Puka Pukara, un fort construit sur les hauteurs. D’en haut,  nous avons une belle vue dégagée sur la vallée.

Puka Pukara

Puka Pukara

Puka Pukara

Plus bas, le site de Qen’ko est assez déstabilisant. Nous pique-niquerons à ses pieds en surplombant Cusco. Qen’ko est une espèce de roche posée là comme ça sans que l’on ne sache d’où elle vient. On dirait qu’elle ne fait pas partir de ce coin, voir même de notre Terre. Dessus et à l’intérieur, les Incas auraient procédé à certains cultes.

Qen'ko

Qen'ko

La roches est étrangement taillée, presque naturellement, et à l’intérieur, nous observons des sièges en pierre. Fabien adore les grottes !

Qen'ko

Qen'ko
Qen’ko est un site très particulier où la roche ne se fond pas avec le paysage. Nous nous demandons ce qu’elle fait là mais aussi ce qu’il se passait ici…

Qen'ko

Le quatrième site proche de Cusco, nous l’aborderons plus tard, nous fera avancer considérablement notre enquête.

Sur les Isla del Sol et de Taquile, nous avions pu observer jusqu’à maintenant des terrasses faites par des hommes. Embellissant le paysage avec leurs belles courbes à l’horizon, elles n’avaient pourtant rien qui sautait aux yeux. Avons nous expliqué leur nom ? En quechua, une terrasse se disait « pata pata » (pas à pas). Les hommes y cultivaient beaucoup la pomme de terre et lorsque les colons espagnols sont arrivés, ils ont repris le nom pour le déformer et dire « patata ». Pomme de terre !
En arrivant à Chinchero (prendre un bus au Terminal, indiqué par votre auberge, en direction d’Urubamba pour 1,5 soles par personne et ne vous plaignez pas du voyage débout et entassés comme des poules, cela fait partie du folklore), nous n’avons plus à faire à ce genre de terrasse. Cette fois, elles sont immenses, à flanc de collines et surtout parfaitement symétriques. Sans rayon laser, comment ont-ils fait ?

Chinchero

Chinchero

Chinchero
Ce peuple utilisait forcément une technologie plus élaboré et inconnue de notre peuple. Nous ne voyons que ça comme explication.

Chinchero

Nestor se sent comme chez lui ! Étrange, non ?

Après une pause déjeuner dans une petit gargote, nous filons vers une étape qui n’a rien avoir avec nos recherches. Nous faisons signe au bus local du bord de la route principale – ça se passe comme ça au Pérou, il n’y a pas d’arrêt fixe et un petit jeunot équipier du chauffeur crie à toute tête les différents coins traversés, il récolte aussi la monnaie – le bus est déjà sur-bondé en direction d’Urubamba. Nous demandons au chauffeur de nous laisser à l’embranchement de la ville de Maras pour aller aux Salinas. Il faut reconnaître que les péruviens sont très sympas pour ça, ils sont toujours prêts à rendre service et aident spontanément les voyageurs, c’est vraiment très appréciable.
Au bord de la route, à quelques kilomètres de Maras en plein champs et parce qu’il n’y a aucune autre alternative si ce n’est marcher, des taxis attendent. Comme par hasard ! En tout cas, pour nous, les coïncidences feront bien les choses. C’est un peu ça le plaisir de voyager dans ce pays, il n’y a pas besoin de planifier, il y a mille manières d’aboutir à ce que vous souhaitez. Nous prenons donc un taxi, partagé avec deux lyonnais rencontrés dans ce même bus (taxi à 5 soles par personne par aller). Eux ne font que trois semaines au Pérou puis en Bolivie, nous leur recommandons quelques sites et astuces pour la Bolivie.

Salinas Pérou

Salinas

Les Salinas sont exploitées depuis des centaines d’années. Le sel est fourni par une source d’eau chaude provenant directement de la montagne. Le spectacle est vraiment beau et assez inattendu.

Salinas Pérou

Salinas Pérou

Salinas Pérou

Le site suivant sera sur la route en direction d’Urubamba mais cette fois VIA Pisac. A ce village, vous aurez deux solutions pour rejoindre les ruines : remonter jusqu’à la place principale et emprunter le long sentier de une heure (de marches d’escalier !) ou prendre un taxi (20 soles), certes trop cher pour nous mais après notre longue ascension de la veille de 5 000 marches aller-retour (on ne vous dira pas où, petits curieux), nous n’avons pas la force de continuer dans la lancée.

Pisac

Pisac, le village es tout en bas, les ruines tout en haut.

Pisac est site superbe et très complet. Nous regrettons de ne pas y avoir consacré la journée. Il est construit tout en haut de la colline et de là haut, vous pouvez admirez toute la vallée ; la nouvelle ville se trouve en bas à pic ! Le sentiez aussi sont à pic, il ne faut pas avoir le vertige.
Pisac réuni « vieux pueblo », site militaire, cimetière, terrasses à flanc de colline et temples cérémoniels. Nous avons adoré ce site ! Vers 16h30, nous serons obligé de nous presser pour redescendre à pieds avant la tombée de la nuit (la descente se fait en trente minutes depuis le site le plus éloigné des parking de taxi).

Pisac

Le petit truc rond au centre est une bite d'amarrage pour accrocher le soleil.

Aux ruines de Pisac, nous sommes ébahis par l’organisation de ce mystérieux peuple et par son habileté à construire des sites grandioses si haut. Mais pourquoi ? Pourquoi construire si haut ?? Et qui a bien pu transporter ces pierres sur l’arrête de la montagne ? Nous imaginons des soucoupes volantes faisant le transport. Oui, cela doit être ça… Ce peuple fou ne devait pas marcher à dos d’âne, c’est impossible…

Pisac

Puis vint le site d’Olllataytambo (allez à Urubamba puis prenez un collectif local pour 2 soles par personne), un site parfaitement conservé dont le village se sert encore des canaux d’irrigations datant des Inca eux-mêmes. Là, nous sommes bluffés ! Des centaines de petits canaux descendent de la montagne, se rejoignent, forment des bassins, repartent sous terre sur des centaines de mètres pour finalement réapparaître sur la place du village (celui encore actif). Ce peuple fait décidément preuve d’ingéniosité et d’organisation pour alimenter tout son secteur. Très fort et très joli.

Ollataytambo

Village d'Ollataytambo

Ollataytambo

Sur les ruines d'Ollataytambo

Ollataytambo
Ollataytambo nous réservera d’autres surprises. Le temple du Soleil…

Temple du Soleil Ollataytambo
Si nous demandions aujourd’hui à nos hommes de reconstruire un site pareil, même avec des engins électroniques, ils échoueraient lamentablement. La réalisation est parfaite, elle est même carrément extraterrestre !

Ollataytambo

Ollataytambo

Ollataytambo

Notre enquête sur les mystérieuses cités d’or nous déroutent totalement au point de plus arriver à imaginer l’homme réaliser ces travaux.

Notre découverte de Saqsaywaman (le site le plus près de Cusco mais aussi le plus spectaculaire) nous plongera définitivement dans l’expectative. Devant nous s’étalent des centaines et des centaines de tonnes de blocs de pierres, s’emboitant les uns dans les autres pour former une superbe forteresse face à Cusco.

Saqsaywaman

Saqsaywaman

Saqsaywaman
Nous répèterons inlassablement « Non, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible ». Impossible donc pour nous d’imaginer de simples hommes déplaçant de si grosses pierres et de les empiler si parfaitement. Nous avons à faire à des extraterrestres.

Saqsaywaman

Saqsaywaman

Le site de Moray, un peu plus loin que les salinas (demandez à votre chauffeur de combiner les deux) sera une confirmation ou plutôt une révélation inattendue dans notre enquête…

MorayMoray

Moray

Moray

Nous descendons sur des marches volantes !

Cela prouve définitivement que ces sites sont en réalité d’origine extraterrestres !!
Tous les indices concordent. Nous en sommes persuadés, les aliens sont parmi nous. Et le sel des Salinas servait d’essence aux soucoupes volantes.

Moray

Moray

Mais quand vont-ils se manifester ? Nous n’avons pas réussi à le découvrir…

Nestor sur les sites Incas

Et si Nestor était des leurs ?...

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déjà 4 commentaire, réagissez à ceux ci ou commentez vous aussi à “Les mystérieuses cités d’or”

  1. Juju dit :

    Ô Noble fils du Soleil, Nestor doit être sacrifié comme le veut la tradition…

  2. francine dit :

    Très, très intéressant, images superbes !!
    mais petits malins, vous laissez le meilleur pour la fin, ça sera la « cerise sur le gâteau »!
    sommes impatients de découvrir la suite…
    A très bientôt
    bises

  3. […] du Soleil », sont absolument parfaits, comme si l’assemblage était… inhumain. Certaines pierres sont assemblées si finement qu’il est impossible d’y glisser une […]

Répondre à Elodie Morisson

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