Le sapin a-t-il sa place dans un musée ??

Nous errons dans les rues de boutiques en boutiques, beaucoup de vendeurs nous interpellent « Hello, please, buy something » et quelques enfants des rues nous sollicitent pour des bracelets… mais ils n’ont définitivement pas ce que l’on recherche. Fabien est à deux doigts de craquer pour un chapeau en cuir ; je rigole en l’imaginant barbe au menton (c’est pas difficile), pantalon marron et fouet à la main. Peut-être trouvera-t-il son bonheur loin de la capitale dans les temples ? En tout cas, c’est ce que nous nous disons.

Elodie perdu dans les couloirs...

Elodie perdu dans les couloirs... Il n'y a pas de sapin ici.

Malheureusement, fausse piste. Échec lamentable. On y trouvera beaucoup de merveilles mais pas celle là…

Fabien finit par lâcher son costume pour repartir en quête du Saint Graal sans chapeau cette fois, juste des claquettes. Il ne désespère pas, nous sommes en décembre et les touristes commencent à débarquer en masse ici en Asie. Nous rencontrons un expatrié sur notre chemin et tel un sage chinois, en caressant sa longue barbe les yeux clos, nous dit « patience mes amis, patience ». Il sourit. Oh mince alors ! Tout le monde nous en parle depuis plus d’un mois ! Tiens ! Pas plus tard qu’hier je recevais un mail nous annonçant la neige en France. Quoi ?? Qu’est-ce qu’il se passe ? Quel jour on est ???

On commence à se questionner, on regarde le calendrier. Nos jus de fruits frais, nos palmiers et nos trente six degrés ne seraient qu’illusions ? Le doute nous gagne. Nous qui croyions être en été depuis plusieurs mois, en Août par exemple, on ne sait pas trop à vrai dire, nous découvrons que les manteaux sont sortis de vos placards à vous, chers lecteurs, et que par contre là où nous sommes, évoqués la neige à nos amis cambodgiens leur font briller les yeux. Ah ? Pas de neige en Asie ?…

Échec définitif cette année. Notre sapin doit être reclus au rang d’objet de musée. Nous sommes à deux semaines de Noël, les festivités ont bien commencé en France (on imagine même que tout est prêt dans chacun de vos foyers, l’impatience vous brûlant sur place) et nous au Cambodge… ba… rien. Aucun sapin en vue, aucune branche même ni un semblant de palmier déguisé, rien ne clignote si ce n’est ce néon chinois kitsch et aucun cadeau à l’horizon, pas une once d’excitation. Noël est perdu ici. C’est une attraction disponible au sous sol C dans l’aile D du musée Excentricité.

Nous suivons donc votre actualité de loin depuis plusieurs semaines, on s’accroche comme on peut. C’est qu’on aime bien Noël ! On aimerait beaucoup nous joindre à vous ! On va pas se plaindre mais on est un peu triste. Pour compenser, nous avons le plaisir de lire notre article programmé depuis un an sur la bûche de Noël, comme si notre site lui même s’était ligué contre nous pour nous faire saliver. Du beurre ET du chocolat ? Deux mots bannis en Asie ! C’en est trop.

Et puis, alors que tout espoir était perdu, il est arrivé à nous : le supermarché. Situé en plein centre de la capitale, le Lucky Market (heureux hasard) nous tendait ses bras et son rayon de friandise de fêtes de fin d’année. Attention, ne pas en demander trop. L’étalage ne fait que un mètre sur deux et dessus se battent en duel trois boites de chocolat Lindt, des sucres d’orge et une dizaine de boites Ferrero Rocher. Le choix est vite fait mais pour nous c’est déjà en quelque sorte le paradis. Nous dépensons nos trente euro destinés à l’hôtel et le restaurant d’aujourd’hui pour ce qui sera notre futur calendrier de l’avent. On a compté, nous tenons jusqu’au 24 décembre à raison d’un chocolat par jour. Et vous pouvez être jaloux en réalité car après neuf mois de privation intensive, le chocolat a été redécouvert comme jamais par nos papilles ! Huuum.

Premier chocolat de notre calendrier de l'avent

Premier chocolat de notre calendrier de l'avent au bord de la piscine, tout mou à cause de la chaleur.

Elodie est tombée amoureuse

Elodie est (re)tombée amoureuse.

La partie n’est donc pas perdue. Il est temps de nous refaire une beauté pour les festivités. Je ne sais pas si vous aviez remarqué notre allure ces dernières semaines mais il y a du sérieux laisser-aller. D’ailleurs les rabatteurs vietnamiens nous avaient laissés tomber (véridique). Fabien avait dépassé le stade de « John Lennon », il commençait à mon grand désespoir à se faire des bouclettes, et moi on me confondait dans la rue de dos avec une japonaise et donc on me sollicitait tout en japonais (véridique aussi). Nous décidons donc d’améliorer cette horrible coupe (pour la peau du visage je vais attendre… les crèmes ne sont pas toutes d’une qualité exemplaire en Asie). C’est ce que nous dirons à notre coiffeur de Phnom Penh : « Débarrassez nous de cette horrible coiffure ! »

Direction le coiffeur

Il était temps, non ?

Aussitôt dit aussitôt fait. Mais ne croyiez pas que nous sommes allés dans la rue comme sur la dernière photo de l’article précédent. En fait, une jeune française s’étant installée au Cambodge a lancé l’unique franchise l’Oréal du pays. Les coiffeuses seront toutes à nos petits soins, encore des plaisirs disparus depuis quelques temps.

Coiffeur de Phnom Penh

Coiffeur de Phnom Penh

Sourire cambodgien

L'Oréal

L'Oréal...

Et quelle sera notre surprise de découvrir…
A la sortie du coiffeur, un sapin nous attendait aussi ! On se précipite devant comme des enfants pour l’observer. Cela ne coure pas les rues chez nous, vous comprendrez.

Sapin de Noël à Phnom Penh

Le sourire revenu, le soir assis à la table de notre restaurant familial habituel, à la lecture du menu, nous redescendons cependant sur terre. Toujours du riz, du riz ou du riz frit. Oui mais vous avez peut-être autre chose que des nouilles de riz ? Ah… des nouilles de blé sautées sauce soja… Et à la place du curry, vous auriez quelque chose de, comment dire, plus fromager ? Non voyons pas du kiri ! Même du mauvais gruyère sur de la pomme de terre ce serait super.
Ah ? Pas de pomme de terre chez vous non plus…

Je crois que cette année le saumon fumé, le rôti et les marrons seront eux vraiment rangés dans un musée. Nous n’aurons pas de pain beurré ni cet écœurement à base de chocolat. C’est Noël oui, mais un Noël bien différent, loin de notre famille aussi…

Fabien peut remettre son costume car maintenant que l’on a déniché un vrai sapin, l’étape suivante sera… du champagne pour fêter la nouvelle année !

Parce que je le vaut bien !

Parce que je le vaut bien !

Joyeuses fêtes à tous !!

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  1. STEPH dit :

    joyeuses fêtes et bonne année nous sommes heureux de voir que tout va bien. bises
    steph and co

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