La montagne qui mangeait les hommes vivants

Mercredi 16 mai (Potosi, Cerro Rico, 4 100 m) :

Je suis choquée.

Cette visite n’est pas une attraction touristique, attention ! Ces hommes travaillent !

J’ai déjà eu des expériences marquantes depuis mon enfance mais arpenter les mines de Potosi est bien au delà. Cette expérience restera gravé au fond de moi (je le dis souvent depuis que je suis partie mais là, c’est autre chose…).

Il est 17h et je viens de sortir de la mine ; le reste du groupe continue jusqu’au quatrième niveau. Impossible pour moi d’aller au delà du troisième et j’en suis déjà fière. Je suis donc là, dehors, loin de la ville en haut de la montagne, assise sur mon petit caillou dans mes habits de mineur, sans Fabien, à observer le Cerro Rico. Je verse de l’eau sur mes mains rêches et essuie mon visage où quelques rides viennent d’apparaître, la faute aux images que j’aurais désormais dans la tête. C’est la fin de la journée pour une majorité des mineurs, ils rentrent chez eux. Beaucoup me sourient et me disent bonjour, d’autres gloussent et me sifflent, après tout c’est de leur âge, ils ont à peine quinze ans. Les mineurs sont souriants, fin de journée ? mais je crois que c’est surtout face à moi, ce petit bout de femme toute blanche (enfin noire de terre maintenant), qu’ils ne peuvent s’empêcher d’exprimer leur fierté « Moi je suis mineur petite ». Ils ont tous pris une douche en sortant de la mine et remis leur habits de tous les jours. Ils se fonderaient dans la masse, comment reconnaître que ce sont des mineurs ? Ils ne ressemblent plus aux hommes que j’ai rencontré sous terre, dégoulinant de sueur, les yeux grands ouverts et inquiets, les sourcils froncés sous l’effet de la fatigue. Je les regarde s’éloigner, une boule dans la gorge, une très grosse. Je retiens presque mes larmes. Sont-elles seulement pour eux ou est-ce du aussi à toute la pression que j’ai retenue sous terre pendant une heure et demie qui explose maintenant à l’air libre ?…

Comment imaginer que de telles conditions de travail existent encore sur cette Terre ? L’affaire est sérieuse, je ne souhaite à personne de travailler dans les mines d’argent de Potosi.

Cerro Rico Potosi

Cerro Rico Potosi

La visite a commencé chez le marchand dans lequel chaque mineur se rend vers 8h pour acheter de la dynamite (comme dans les films de western, je ne mens pas : les mineurs allument la mèche avec un briquet), de l’alcool à 90° (bu sec pour se motiver), de l’eau et un gros sachet de feuilles de coca qu’ils ingurgiteront en entier avant de commencer le travail (trois cent feuilles en une heure sont chiquées).

Il faut six minutes, six petites minutes pour courir loin du bâton de dynamite, mèche en flamme…. nous précise notre guide, ancien mineur à Potosi. Les mineurs en utilisent jusqu’à vingt par jour ! Le bâton coûte assez cher, cela se comprend, il y a de quoi tout faire péter rien que dans ce petit bric à brac. Notre groupe souhaitait acheter de la dynamite pour l’offrir à ces mineurs durant la visite mais le guide nous conseille de prendre beaucoup d’eau, les mineurs sont sous terre depuis 9h ce matin.

Extraction du minnerai à Potosi

Extraction du minerai

Nous avons ensuite filé dans « l’usine » pour extraire l’argent et les minéraux des pierres ramenées de la mine. Je dis « usine » car ils n’ont pas tout à fait les même consignes de sécurité que chez nous. Nous marchons autour des bassins sur des planches bancales et les machines sont faites « main » avec les matériaux trouvés. J’ai beaucoup de mal à imaginer de l’argent sortir de là…et pourtant !

Argent de Potosi

Extraction du minerai

La pièce sent vraiment mauvais. On baigne dans une odeur malsaine de produits chimiques variés. Notre guide confirme que ce n’est pas bon pour la santé de traîner trop ici. Les femmes n’ont pas le droit d’y travailler et pour cause : elles devenaient stériles au bout de six mois ! Cela annonce la couleur !

 

Notre guide

Notre guide

« Lama Face » – nom de mineur utilisé par notre guide – a déjà chiqué la moitié de son sachet de feuille de coca. Lorsqu’il parle, il a tendance a craché d’où son surnom. La feuille de coca est chiquée pour donner beaucoup d’énergie aux mineurs et les nourrir (si si, j’ai essayé une fois, affamée, et ça marche !), il nous invite à faire de même chose en piochant dans les sachets achetés au marché en vu d’être offerts au mineurs. Je m’exerce, très intriguée. Première impression : c’est fort en bouche, je broute de l’herbe amer. Bref, première expérience non concluante.

Vistes Mines de Potosi

sachet de feuilles de coca à la main, le Cerro Rico au fond

Vistes Mines de Potosi

Un mineur, prêt à partir !

Après avoir enfilé notre tenu de mineur (bottes, pantalon, chemise, casque et lumière), nous roulons vers le Cerro Rico. J’ai le cœur qui bat à toute allure ; après plusieurs échanges avec des jeunes français l’ayant récemment fait, l’expérience a l’air plutôt traumatisante, je pèse mes mots ! D’autant plus que je suis un peu asthmatique. J’ai bien emmené le produit adéquat mais si les conditions sont trop dures, arriverais-je à  contrôler la crise ? Voilà mes sentiments dans ce petit bus nous conduisant tout droit vers les tubes de l’enfer, un mélange d’excitation et d’angoisse. Une chose est sûr : j’ai envie d’y aller ! Je veux rencontrer ces mineurs !

Vistes Mines de Potosi

Notre petit groupe, appelé par Lama Face « Sex Machine » (pour mieux se retrouver dans la mine, ce sont des noms de codes tout ça), se réunira à deux mètres de l’entrée de la mine en souriant en échangeant quelques regards pour s’encourager. Je ne sais pas où je vais mais je ne peux pas trop reculer, plus maintenant…. allez j’y vais !

Entrée d'une mine à Potosi

Progressivement je dis au revoir à la lumière, je dis au revoir à peu près tout ce qu’il y a de sain et de ce que j’ai pu connaître sur cette planète. Nous descendons dans les entrailles de la Terre. Attention au Tio !

El Tio mines de Potosi

Les mineurs prient autant Dieu que "El Tio" : le diable qui vit dans la montagne. Chaque mine a son propre Tio et si un mineur de fait pas d'offrande le matin, il risque d'être manger vivant par El Tio!

El Tio me fait froid dans le dos… Cette représentation devrait me faire sourire mais c’est tout l’inverse !

En revoyant les photos aujourd’hui, une semaine plus tard, je m’aperçois que mon cerveau devait être positionné sur « off ». Comment aurais-je pu avancer sinon ? J’étais là dedans ?

Couloirs mines de Potosi

Nous sommes au premier niveau de la mine, une personne a déjà abandonné la visite. Il faut dire que l’on est loin de l’image de la mine française (j’en ai visite une étant petite) ; les poutres en bois retenant le plafond sont prêtes à exploser, en tout cas, c’est mon avis. Nous devons nous courber dans les couloirs et mes bras écartés je peux toucher les parois, et pourtant je ne fais que 1m 60.

Mines de Potosi

« A droite ! A droite ! Vite ! Vite » crie Lama Face ! Paniqués nous courons nous mettre à l’abri contre un mur. Nous étions prévenus, les mines c’est dangereux. Un chariot passe à toute allure à seulement cinquante centimètres de nous. Rempli de sacs, il pèse sûrement plusieurs tonnes. Un autre chariot passe. Le premier était électrique, le second, poussé par deux hommes. Je pousse un cri de stupéfaction. Ou sommes-nous ??

Chariot Mines de Potosi

Nous nous dirigeons vers le second niveau. Les normes de sécurité sont inexistantes dans ces mines. Nous avançons les fesses à terre sur de longues pentes de six mètres extrêmement glissantes, et je dois m’accrocher parfois grâce à mes ongles à la terre sèche et compacte (vous comprendrez pourquoi je n’ai pas filmé).

Visiter les Mines de Potosi, c'est sportif !

Descente glissante de plusieurs mètres, je m'en souviens encore...

Passerelle des Mines de Potosi

virage serré à gauche ! Les petites lumières à droite sont des mineurs, attention à la chute!

Nous nous faufilons aussi sur des passerelles d’un mètre pour rejoindre d’autres tunnels avec… oh, le vide à droite ! Ne pas regarder. Trop tard, j’aperçois des hommes tout en bas, tout petits. Je me souviens aussi de cette grand échelle en en bois aux barreaux vacillants…

Mines de Potosi

Pendant tout le début de cette longue descente en enfer, je garde mon sang froid. Je prend les choses très au sérieux et je suis hyper concentrée ; à chaque mouvement, je calcule tout. Tout se passe bien pour moi. Lama Face est aux aguets et surveille le moindre de nos gestes et pas. Il prévient à chaque potentiel danger. Il est très sérieux, on en attendait pas moins de lui.

 

Tout petits couloirs de Potosi...

C'est moi !

En revoyant cette photo je ne peux m’empêcher de faire les yeux rond. C’est moi ? Moi qui m’étais juré que je ne me pencherais pas plus bas qu’assise dans cette mine !? Je suis à soixante cinq mètre sous terre, mon cerveau est définitivement sur « off ». Le groupe avance toujours et encore et nous faisons face à un micro tunnel. Aucune alternative, aucune stratégie meilleure qu’une autre, le tunnel fait près de quatre cent mètres et pour continuer il faut s’allonger. Je dois ramper à plat ventre, je fonce sans réfléchir.

Je crois avoir ramper de longues minutes dans mes souvenirs. Dans ce tunnel, je peux à peine soulever la tête sans me cogner alors je me contente de fixer les pieds de ma voisine de devant.

Claustrophobique moi ?? Nan ! Et pourtant, je n’aime pas les grottes, je vous assure.

Descente en enfer Mines de Potosi

Descente en enfer, ou plutôt au troisième niveau ! Attention à la tête, ça peut faire mal

Étrangement, avancer dans les mines de Potosi ne m’aura pas traumatisé comme je le craignais, je veux dire par là : pas de crise d’angoisse dûe à la profondeur et à l’étroitesse des lieux. Je suis tout doucement notre guide jusqu’au troisième niveau. Le plus difficile sera pour moi de respirer ; l’air forme un épais nuage de poussière visible à l’œil nu (et sur la plupart des photos). Ma bouche et ma trachée sont pleines de terre. Les principales causes de mort dans cette mine sont : (à écouter les mineurs : un homme n’ayant pas fait d’offrande au Tio et donc mangé par ce dernier) les accidents (une dynamite n’ayant pas explosé quand on le souhaite par exemple) et la silicose (maladie pulmonaire) entre trente cinq et quarante cinq ans.

Aujourd’hui, j’ai les capacité de descendre dans cette mine

Jusqu’au drame…

Enfin, pour moi.

 

Nous sommes donc au troisième niveau et les mineurs nous interpellent « Vous avez du feu ? » Je fais non de la tête. Pourquoi du feu ? Ils ne vont pas s’en griller une soixante mètre sous terre ?? Les mineurs insistent. Je ne comprendrais que deux minutes plus tard leur véritable raison et d’un air encore plus convaincu je dirais « NON ». Ces mecs veulent faire péter de la dynamite ici ! Nous nous éloignons d’une dizaine de mètres et je prie pour qu’ils ne trouvent pas leur bonheur.

Mineurs de Potosi

Nous observions des hommes en train de hisser leur travail de la journée jusqu’au premier niveau quand notre guide prend un air extrêmement sérieux. Ils nous demandent de ne plus bouger et nous conseillent de bien nous boucher les oreilles.

Il faut six minutes, six petites minutes pour courir très loin…

Cela en est trop pour moi… Derrière la petite porte situé à trois mètres de moi, un homme s’est glissé je ne sais où pour faire exploser de la dynamite. Je suis assaillie par une seule et même pensée : me voilà à soixante mètre sous terre, ce qui n’est pas très naturel pour moi, dans un couloir minuscule où je ne peux étendre mes bras, dans des conditions lamentable de travail… et cet homme va me faire assister malgré moi à une explosion d’un bâton digne d’un western ?! Je me bouche les oreilles très fort, si j’avais pu me les boucher encore plus fort, enfoncer ma mains dans l’oreille, je crois que je l’aurais fait. Lama Face nous barre la route fermement. Les minutes sont interminables.

Petite je n’aimais pas les explosion de feux d’artifices. Je me réfugiais dans les bras de mon père en pleurant. A Potosi, au fond de la mine, me revoilà enfant. Je panique et je me réfugie dans les bras de Fabien. Que va t il se passer ? Je n’en ai pas la moindre idée. Je ne vais probablement pas mourir mais l’idée à le mérite d’être explorée. La tête enfouie dans la chemise de Fabien, je suis complètement terrorisée.

Six coups de revolver s’ensuivent. Est-ce fini ? Je lève la tête pour sonder du regarde Lama Face. Nous partons sur le couloir de gauche. Une jeune touriste comme moi observe son décompte et annonce à haute voix « Cela fait cinq minutes… » Je fronce les sourcils, la dynamite attendue n’était pas ses six coups de feu ? Je n’aurais pas le temps de me pencher plus longuement sur la question. Les oreilles non protégées, j’entends un bruit énorme tout proche, plus fort qu’un avion dépassant le mur du son au dessus de votre maison. Mais ce qui me marquera le plus dans cette explosion de dynamite si proche, ce sera le coup que j’ai reçu sur la cage thoracique (c’est une image bien sûr !)… comme une grosse caisse que l’on ferait tomber sur vous. Avec une telle explosion, vos genoux se replient et vous perdez légèrement l’équilibre.

Mines de Potosi

Derrière cette porte, une mèche de bâton de dynamite a été allumé. Après l'explosion, une grosse odeur de soufre a envahit le couloir. Pas très agréable.

Ça y’est c’est finit, Lama Face me le confirme. Je n’apprécie plus du tout la visite. Lorsque le guide fermant la marche de notre groupe nous propose de continuer ou de remonter (nous sommes extrêmement encadré durant la visite et les guides ayant connaissance de mon état asthmatique me questionnent toutes les cinq minutes « ça va ? ne te préoccupes pas, tout vas bien. Mais si cela ne va pas, dis le »), j’acquiesce d’un oui timide. Je serais la seule à vouloir remonter, le groupe continue au quatrième. Étant petite, je n’aimais pas les feux d’artifices…

Mines de Potosi

Porte au fond menant au quatrième niveau. Ici il fait déjà 30 degré dans les couloirs

Durant ma longue remontée, une bonne demie-heure, le guide vraiment sympathique converse avec moi. Il s’inquiète un peu aussi. Je lui explique que je n’ai pas apprécié du tout l’explosion. Il sourit. « Nous les mineurs, c’est tout le contraire, on adore les explosions. C’est signe que le travail est fini pour aujourd’hui ». Je réfléchis à ce que Lama Face nous expliquait deux heures plus tôt et je reprends mon calme. Une explosion de dynamite est la partie la plus dangereuse du travail d’un mineur. Non seulement ils doivent compter précisément combien d’explosion il y a lieu (au cas certaines n’est pas explosé à temps et fassent leur caprice le lendemain) mais une dynamite dégage des gaz rendant en seulement un quart d’heure l’air totalement irrespirable à proximité, plongeant dans le coma puis provoquant la mort à cause du monoxyde de carbone. A ma montre il est 17h, les mineurs de la section vont devoir remonter avant 18h. Et c’est ce qu’ils feront… en ma compagnie. Je suis ravie.

Mines de Potosi

Il fait soit très froid soit très chaud dans les mines

Me voilà, sans le vouloir, la seule fille du tunnel aux côtés d’une quinzaine de mineurs. Leur journée fini, la plupart encore torse nu (en bas il fait 45 degrés ; mais en haut j’aperçois des stalactites dont certains d’une substance extrêmement nocive pour la santé dont je n’ai plus le nom). Ils ont le visage sévère et noir de poussière, mélangé à la sueur de leur labeur. Nous arrivons à un chariot bloquant le passage. Ce dernier est rempli de sac contenant le travail de la journée à remonter à la surface pour l’emmener à « l’usine ». Mon guide les aide à le pousser sur la pente et me conseille surtout de rester bien à l’écart : le chariot pèse une grosse dizaine de tonnes, peut-être même plus. Ils sont cinq à le pousser et trois à le tirer par une corde à l’avant. Le chariot avance péniblement, les mineurs crient de douleur. Je me contente d’observer de loin comme mon guide me l’a ordonné, mais j’ai me sens inutile et beaucoup trop spectatrice de ce travail éreintant. Le chariot arrive vers un passage très petit, je suis recroquevillée de moitié et les sacs du dessus bloquent le passage. Mon guide, après plusieurs tentatives, leur conseille de laisser les trois sacs du dessus les empêchant de continuer. Mais les mineurs refusent catégoriquement : c’est leur travail de la journée. Mon guide et moi les abandonnons.

Lorsque je vis la lumière au loin, j’eus un pincement au cœur. Je suis soulagée et une joie m’envahit. Alors c’est ça de rester sous terre pendant quelques heures et d’observer sa délivrance tout au bout du tunnel ? « La lumière au bout du tunnel, regarde là ! »

C’est fini ! Je suis dehors !

La première chose que j’ai faite à l’air libre est de respirer profondément une gigantesque bouffée d’oxygène, j’ai un amer gout de terre dans la bouche. Puis je fixe le ciel. Il est magnifique, la lumière aussi. J’observe les formes du Cerro Rico, toujours aussi mystérieux à mes yeux mais aussi synonyme de souffrance désormais pour moi.

Me voilà sur mon petit cailloux encore habillée dans mes habits de fortune tout déchirés et sales de mineur. Le reste du groupe s’approche pendant ce temps au quatrième niveau. J’observe les mineurs qui ont fini leur journée. Ils sortent un à un de leur trou. Combien sont-ils à travailler la dessous ? Ils me sourient. Ils rigolent entre eux. Certains ont à peine quinze ans. A la ville de Sucre, une semaine plus tard, nous avons assisté à la projection d’un documentaire sur ces mineurs, « Devil’s miner », qui suit deux petits enfants ayant perdus leur père et obligés de travailler pour survivre en parallèle de leur étude : ils avaient douze et quatorze ans. Je reste sous le choc d’apprendre que des enfants sont mineurs. Le plus grand a commencé à dix ans… l’âge d’une de mes nièces…

Je ne sais pas si c’est un cas exceptionnel et la question restera sans réponse pour moi… Mais d’après mon guide ancien mineur, quoi que l’on dise et l’on pense, une majorité de mineurs ont choisis volontairement de travailler dans ces mines de Potosi, conscients qu’à quarante ans la silicose les attend. Une majorité donc de mineurs totalement libres, travaillant pour leur compte et fiers d’être des mineurs bravant El Tio, prêt à les manger vivant. Ils attendent et espèrent le bon filon, ce filon qui les rendra riche. Vous savez, un mineur gagne deux à trois fois mieux sa vie qu’un autre habitant de la Bolivie, soit trois cent euro par mois pour les plus chanceux. Cela laisse à réfléchir quant à la situation du reste du pays.

Fin de la visite de la mine, fin de la projection du film une semaine après à Sucre. Je suis terriblement choquée et touchée. Mais cette expérience et toutes les informations apprises par le film m’amènent à beaucoup réfléchir…

 

Be Sociable, Share!

déjà 2 commentaire, réagissez à ceux ci ou commentez vous aussi à “La montagne qui mangeait les hommes vivants”

  1. francine dit :

    expérience fort intéressante, aller à la découverte de la vie de ces mineurs, se rendre compte des conditions plus que difficiles dans lesquelles ils travaillent pour pouvoir survivre; mais n’était ce pas prendre des risques surtout lorsque l’on se sait asthmatique ? je commence un peu à m’inquiéter …ne dépassez pas certaines limites!

    • Elodie dit :

      Nous étions extrêmement encadré durant cette visite et jamais je ne me suis sentie en danger. Pour les futurs visiteurs en tout cas, il ne faut pas que ce soit un frein à une éventuelle visite. Ils connaissent leurs mines par cœur !
      Mon guide ayant connaissance de mon léger asthme (il en avait déjà vu avant moi des tripotés !) me questionnait toutes les cinq minutes pour savoir comment j’allais et si je souhaitais remonter. Durant la visite des mines de Potosi (en tout cas, avec notre agence KOALA Tours), les guides ne demandent surtout pas aux touristes d’aller au delà de leurs limites, chacun est libre de s’arrêter quand il veut, même dès le premier niveau (soit à peine trente minutes dans la mine dans des couloirs très correctes). Si je suis allée au troisième niveau et restée une heure et demi sous terre, c’est que je le pouvais.
      Ne t’inquiète surtout pas Francine. Je m’étais renseigné auprès d’asthmatiques ayant déjà fait la visite auparavant avant de m’engager dans l’aventure.

      Visiter ces mines est une réelle calque ! Voir des vidéos, entendre des témoignages ne suffit pas. Il faut vivre les conditions de ces mineurs pour comprendre leur situation. Je suis réellement bouleversée et j’y repense régulièrement, même deux semaines après. Des images reviennent, des odeurs aussi. La vie en Bolivie est difficile et plus encore pour certains… J’aime beaucoup ce pays et je respecte réellement ses habitants.
      Tout ça pour dire : si vous vous sentez de visiter les mines de Potosi, foncez ! C’est un vraie leçon de vie.

Répondre

See also: