… Et ne plus toucher terre!

Il faisait chaud en débarquant de notre vol Sydney – Hong Kong, une chaleur différente de celle à laquelle nous nous étions habitués aux États-Unis, moite, étouffante, et malgré l’heure tardive l’air ne semblait pas se rafraichir pour autant. Et pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous ne comprenions vraiment pas ce que les panneaux nous racontaient. Fini les langues occidentales, bienvenue en Asie! L’aventure, la vraie, sans filet, commence donc ici, sur cette ancienne colonie Britannique rendue à la Chine en 1997, petit bout d’île toute proche du continent, tellement vivante! A peine descendus de l’avion, nous remarquions la taille gigantesque de l’aéroport, et que nous étions loin d’être au niveau du sol. Pour nous était venu le temps de ne plus toucher terre!

Hong Kong pontNous devions nous rendre à notre hébergement assez rapidement, car l’accueil de ce dernier fermait bientôt, et durant la course en taxi, entre deux ponts et autoroutes suspendues, nous découvrions une partie de la ville, immense, toute en hauteur, avec ses buildings partout : le trajet devait durer quarante cinq minutes environ, et durant ce laps de temps nous n’avons pas aperçu une seule maison. En arrivant à Kwoloon, la municipalité en face de Hong Kong (mais dépendant d’elle), le choc fut grand : partout, du trottoir au ciel, des enseignes lumineuses pour des lieux et objets divers et variés : « appareil photo Nakon (chut chut pas de marque), 1F » (rez de chaussée, ou 1st floor chez nos amis asiatiques), « massage, 3F », « Star Guest House , 5F », « Garden Lee, 8F », etc. Le huitième étage était d’ailleurs notre objectif : le « Lee Garden », notre hébergement, y est situé. Au dessus? Une autre auberge, et en dessous, pareil, sauf si ce sont des cabinets divers et variés, restaurants, salons, boutiques, ou… habitations (oui, il y a des gens qui vivent ici aussi!).

Hong Kong by night
Hong Kong by night
Devant notre auberge…
Devant notre auberge…

Après les formalités d’usage, nous allons dans notre chambre, et là… expérience! La chambre est assez grande pour pouvoir y loger un lit double (de taille relativement réduite), nos valises… et c’est tout! On nous avait prévenu que les logements de Hong Kong étaient réduits, on n’a pas été déçus!

Une chambre presque "De Luxe"
Une chambre presque « De Luxe » (photo prise depuis le couloir)

Le lendemain matin, après un petit dejeuner McDo (les restaurants locaux ne brillent pas par leurs cartes des repas matinaux ni par leurs prix exorbitants), nous partons vers la banque HSBC, dont nous sommes clients (je précise pour deux raisons, la première étant qu’en allant à leurs guichets on ne paye aucune commission, la seconde étant… vous le découvrirez plus tard!), pour retirer la somme demandée par notre hôtel pour s’occuper des visas et de ses formalités. Nous avons besoin de deux fois 650 HK$ (environ 130€ pour deux), et je décide donc de retirer 2000 dollars de billets. La machine refuse! Mince, nous n’avions pas pensé au plafond de retrait de ma carte VISA quand nous étions en Australie! Catastrophe! Je retire donc le maximum que je puisse (1000$, mais j’ai fait différents essais avant) et nous faisons le bilan ; nous avons donc en poche 1000$ fraichement retirés du guichet, plus 500$ retirés la veille (pour payer le taxi) et 50 dollars Australiens, que nous convertissons en 400 HK$ : 1900 dollars, dont 1300 pour le visa, et 500 pour manger, se déplacer pendant environ quatre jours… et dormir! Le calcul est vite fait : on ne fera pas grand chose de payant dans la cité!

Élodie et moi essayant de jongler avec notre reste financier
Élodie et moi essayant de jongler avec notre reste financier

Mais avant toutes choses, nous allons donner nos passeports à l’accueil de l’auberge : nous ne sommes pas arrivés ici par hasard : ce sont les moins chers dans les critères qualité que nous nous sommes fixés, et ils proposent de faire pour nous les démarches pour obtenir les visas pour le territoire chinois – même si officiellement on est déjà en République Populaire de Chine, Hong Kong dispose, de par son héritage colonial, de dispositions spéciales et un ressortissant Français peut y rester quatre vingt dix jours sans autorisation autre que le tampon d’entrée dans la ville. Mais pour le reste, tout est plus compliqué, et le ministère des affaires étrangères est à ce sujet plus qu’explicite : il est de plus en plus difficile d’obtenir le précieux sésame à l’entrée de la Chine, Hong Kong y compris. Nous avions donc préparé une colossale liste de photocopies et papiers divers et variés (RIB, réservation d’hôtel, passeport, etc.) en vue des demandes. Qui ne vinrent pas. Deux photos d’identités, l’argent et nos passeports, c’est tout ce que nous nous sommes vus demander pour lancer les procédures (avec succès, nous le saurons assez vite). D’une facilité déconcertante, n’est-ce pas? Rassurez-vous, ailleurs c’est plus compliqué, nous le saurons bien assez vite…

 

Les jours suivants se passeront donc dans la chasse au gratuit ou au moins cher : Nous partirons en ballade dans le quartier, qui est plutôt riche en divertissements : une « avenue of the stars » a été bâtie sur les quais de Kwoloon, et le sol est pavé d’étoiles au noms de stars… qu’on ne connait pas! Seul Bruce Lee ressortira du lot, avec en plus une statue à son effigie.

Bruce Lee
Bruce Lee

Mais ce qui impressionne sur le coup, ce n’est pas l’hommage aux locaux à leurs stars de cinéma au dessus de l’eau fréquentée, mais bien la vue époustouflante sur la baie de Hong Kong, et de ses centaines de buildings rivalisant de taille et de formes!

HK, financial district, de jour
HK, financial district, de jour

La vision, très belle de jour, devient presque magique le soir, et nous nous décidons a’attendre la nuit venue sur les quais : chaque soir, la ville de Hong Kong offre un spectacle « sons et lumières » (« Symphony of Lights » pour son nom officiel) aux piétons, spectacle formé par des dizaines de lumières fixées sur les différents gratte-ciels.

Hong Kong la nuit!
Hong Kong la nuit!

HK la nuit 2

HK, financial district, la nuit : à droite, l'International Finance Center
Faisons une rapide présentations des tours illuminant la « Symphony of Lights », la nuit venue
le gigantesque International Finance Center
le gigantesque International Finance Center
La tour Bank of China (ICBC pour les intimes)
La tour AIA  à gauche, la tour Bank of China (ICBC pour les intimes) au fond (et une autre dont j’ai perdu le nom mais c’est pas grave)
Le Musée d'art Moderne (il me semble)
Le Musée d’art Moderne (il me semble) à Kwoloon
L'étrange tour HSBC
L’étrange tour HSBC…
… et l'encore plus gigantesque International Commerce Center
… et l’encore plus gigantesque International Commerce Center à Kwoloon (484 mètres, 70 de plus que l’ITC), capable d’afficher différents motifs sur ses vitres (ici des triangles, mais un avait aussi les messages…)

Bon, on ne va pas se mentir, le spectacle est un peu long (une vingtaine de minutes) et un peu kitsch (surtout pour la musique!) mais honnêtement il nous aura assez plu pour qu’on le revoie une seconde fois quelques jours plus tard.

Symphony of Lights
la « Symphony of Lights »

Symphony of Lights 2Parmi nos autres activités a peu de frais, on peut noter que la ballade dans l’ancienne colonie fut une de virées favorites : pour rejoindre le coeur vibrant de la ville, le plus simple était encore de prendre le « Star Ferry », un des plus ancien moyen de transport de la ville… et vraiment pas cher : deux dollars (Hongkongais, soit 0,20 €) par personne.

Le Star Ferry dans la baie de Hong Kong
Le Star Ferry dans la baie de Hong Kong

Et une fois de l’autre côté… Que de richesse! Que d’opulence! Si Kwoloon est la banlieue, HK est la place Vendôme! Sur le quai élevé en sortant du bateau, on n’a plus de raison de mettre les pieds à terre… De boutiques de luxe en boutiques de luxe, on ne sort en réalité presque jamais à l’extérieur de cet immense centre commercial, les immeubles étant reliés entre eux par des passerelles, et tout étant climatisé (comme à Las Vegas)… Habités par des milliers de personnes en permanence, les couloirs ont une sorte de frénésie hystérique permanente qu’on retrouve au dehors, dans les rues étroites où se croisent les hommes en costumes-cravates et les femmes portant de lourds sacs de riz.

Richesse, hauteur et opulence
Richesse, hauteur et opulence
D'autres immeubles croisés au hasard
D’autres immeubles croisés au hasard
Des rues de la ville
Des rues de la ville

Nous aurons aussi le plaisir de grimper sur le plus long escalator du monde, mais qui s’avérera être une déception : c’est plus une série d’escaliers mécaniques et de tapis roulants serpentant au dessus des quartiers des étranger (la rue aux Italiens, la rue aux Anglais et Irlandais, etc.).

Nous monterons également dans la prestigieuse tour ICBC (Bank of China, banque dont on nous reparlera plus tard… on vous laisse la surprise), qui offre gracieusement au visiteur de passage une ascension au quarante-deuxième étage (sur soixante-douze) d’où la vue est superbe.

La tour ICBC d'en bas…
La tour ICBC d’en bas…
Reconnaitrez-vous la femme-mystère?
Reconnaitrez-vous la femme-mystère?

Et pour manger me direz-vous? Il faut aller au plus simple en attendant la fin de mon interdiction de retrait ou de récupérer la nouvelle carte bancaire d’Élodie : rappelez-vous, ce terrible moment, quelques jours auparavant, à San Francisco, où la carte, cette petite cachottière, avait souhaité se faire la belle et visiter le Golden Gate sans sa propriétaire, avant d’atterrir dans la main d’un policier… et que nous la récupérions après l’avoir fait bloquer! Le plus simple étant de manger des noodles précuites ( vous savez, le bol tout prêt pas bon où il suffit de rajouter de l’eau bouillante), des plats surgelés à faire réchauffer au micro-ondes, et de manger dans les restaurants pas chers qui acceptent la carte bancaire, chose déjà rare (et qui va encore se raréfier plus loin en Asie). Précisons que c’est bien le retrait d’espèce aux guichets de ma carte qui était au maximum, pas le paiement, qui lui ne posait (croisons les doigts) toujours pas de problème.

Le jeudi suivant notre arrivée, nous récupérions les passeports avec visas… La course pouvait commencer! De quelle course s’agit-il? Sans passeport, on ne pouvait pas récupérer la carte bancaire d’Élodie, et sans passeport toujours, on ne pouvait pas non plus acheter les billets de train pour notre prochaine destination! Sitôt les précieux documents officiels en main, nous fonçons, non, volons dans le dédale des rue « Hong Kongaises », à la poursuite de la banque HSBC où avait été expédié la nouvelle carte Mastercard d’Élodie. Et quand on dit que la ville est petite, c’est un peu mentir : plus d’une demie-heure de bus et une dizaine de minutes de marche seront nécessaire à atteindre notre objectif (et encore, merci Google Maps de nous avoir donné l’ensemble du trajet, numéro de bus compris).

Dans les arrières rues de Kwoloon
Dans les arrières rues de HK

La ville « touristique » s’arrête là où commencent les étonnants quartiers d’habitations, d’immenses immeubles agglomérés les uns aux autres, tous différents, sauf les blocs de climatisation sur presque chaque fenêtre. Nous arrivons au guichet, et après une analyse scrupuleuse du passeport et du courrier (visiblement, la jeune femme n’est pas très habituée à l’alphabet latin), nous récupérons la carte salvatrice. Enfin, nous allons pouvoir manger plus facilement, et payer l’hôtel, qui s’impatiente (avec raison, depuis trois jours on dit qu’on les paye le lendemain…), ainsi qu’acheter les billets de train. Nous partons donc, toujours dans l’urgence, à l’endroit qui nous permettra d’acheter le billet qui nous fera sortir de la ville (et là je met un carton jaune aux éditions Lonely Planet pour leurs cartes d’une imprécision absolue, nous ne sommes pas pointilleux mais se tromper de plus d’un kilomètre et de rue c’est quand même gros!)

 

Immeubles d'habitation

Immeubles d'habitation

Immeubles d'habitation 2On sortira de l’épreuve du CTS (China travel Service) avec douleur, mais ça Élodie vous en reparlera dans le prochain article. Alors, au final, que penser de Hong Kong? Pour notre part, et ce malgré les difficultés passagères, la ville restera un excellent souvenir, une ville éclectique, électrique, frénétique, qui nous aura enthousiasmé : elle constitue un pont entre deux mondes, en combinant (avec plus ou moins de bonheur) des aspects de chacun, avec parfois la rigueur et la grandiloquence des quartiers d’affaire des villes occidentales, en amenant cette touche asiatique qui ne nous quittera plus, une zenitude des parcs et une vivacité incroyable, une folie ambiante dans les rue surpeuplées aux parfums parfois exotiques… Une ville où on n’a plus touché terre!

Dans un parc si détendu au milieu de cette ville si nerveuse…

Dans un parc, si détendue, au milieu de cette ville si nerveuse…

 

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déjà 4 commentaire, réagissez à ceux ci ou commentez vous aussi à “… Et ne plus toucher terre!”

  1. Christian dit :

    Un monde… De différences…

    • Entre la France, les États-Unis, en passant par l’Argentine, la Bolivie, le Pérou, l’Asie, il y un énorme pas et de nombreuses différence perceptibles et déstabilisantes. Chacun à sa propre culture, son mode de vie et sa propre réflexion. D’un pays à l’autre, tout change ! Mais en réalité, on s’aperçoit au bout d’un instant que sur notre route, notre monde de différences se transforme peu à peu en ressemblances… Nous vivons tous sur la même planète, partout, les enfants jouent aux ballons dans la rue, les parents travaillent durs pour créer un foyer où grandira au mieux leur progéniture, les jeunes se rebellent pour finalement se rappeler plus tard des bons souvenirs avec leurs familles, partout, l’homme récolte les fruits de son labeur sur cette Terre.

  2. sandrine dit :

    La Chine ! pays de contraste mais si captivant pour ceux qui l’aborde avec sérénité….. Si différent de la France, c’est pour ça qu’on l’a adoré ! un coup de coeur lors de notre voyage…..
    Sandrine

  3. […] les extraordinaires lieux que nous aurons découvert : notre porte d’entrée en Asie avec le choc citadin de notre monde et d’un univers mystérieux à Hong Kong, les mystères cachés dans les grottes multicolores et lacs de Guilin, mais aussi des paradis […]

Répondre à sandrine

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