Cette ville qui s’accrochait aux montagnes

La Paz le jour n’est pas très belle. La Paz la nuit n’est pas très belle non plus. Elle n’est pourtant pas dénuée de charme. Après de multiples péripéties entre Sucre et La Paz, nous récupérons nos bagages et sortons de « l’aéroport le plus haut du monde ». Il fait nuit, il fait froid et au lieu de prendre un taxi au hasard (question de sécurité et de prix plus que de confort), nous faisons la queue pour prendre un des nombreux combis de la ville. Arrivé notre tour, on nous pousse, on nous presse et nous voila tassés au fond du mini-bus, une valise de quatorze kilos sur les genoux, pas très lourde mais bien encombrante, la seconde ayant atterri sur la galerie du toit, faute de place à l’intérieur. S’en suivra une demie-heure étrange, partagée entre la recherche de « où va-t-on, où s’arrête-t-on? », le fait d’être coincés au fond du bus (des strapontins utilisés nous empêchent de sortir) et l’angoisse de voir mon sac, pas attaché sur la galerie, s’envoler pour atterrir sous les roues du véhicule suivant sur l’autoroute (ce qui n’arrivera pas, je sais que c’est ce que vous souhaitiez petits malins).

La Paz, le jour

La Paz, le jour

L’intervention heureuse d’une passagère du bus nous permettra de descendre non loin de notre logement, qui se situe dans une rue peu engageante (nous sommes passés outre, et l’hôtel en lui même s’avérera très bien, je sais ce que vous souhaitiez petites canailles!). En sortant, nous observerons la ville sous un autre angle, et celle-ci revêt, à l’angle d’une rue, au détour d’un immeuble, un drap d’étoiles artificielles que constituent les milliers de fenêtres illuminées dans cette ville qui s’accrochait aux montagnes : La Paz, c’est d’abord une ville construite dans une sorte de cuvette avec son petit millier de mètres de dénivelé, grandissant frénétiquement, peu importe l’altitude (on est autour des quatre mille mètres au dessus du niveau de la mer); le spectacle, au début surprenant, devient très vite féérique… tant qu’on garde les yeux levés!

La ville qui s'accrochait aux montagnes

La ville qui s'accrochait aux montagnes, église San Francisco

Nous nous attelons à visiter les rues et quartiers de la ville durant nos deux jours ici : le siège du pouvoir et la cathédrale situés sur la plaza Murillo, le prado (une grande avenue circulante et commerçante), et « l’incontournable » marché aux sorcières, où les témoins des croyances ancestrales (foetus de lama, représentations de Pachamama – la terre-mère – et autres pierres mystiques) côtoient les trouvailles les plus farfelues ( sirop pour attirer l’argent, encens pour faire venir les clients dans la boutique ou bien encore poudre d’attirance sexuelle!).

Le siège du gouvernement

Le siège du gouvernement

Le Prado

Le Prado (non, vous ne rêvez pas, des habitants font vraiment sécher leur linge au beau milieu du boulevard!)

diverses divinités devant apporter la bonne fortune

diverses divinités devant apporter la bonne fortune, dans le marché aux sorcières

Poudre "mas dinero" pour gagner des sous-sous!

Poudre "mas dinero" et "mas clientes" pour gagner des sous-sous!

La bonne vieille poudre d'attirance sexuelle

La bonne vieille poudre d'attirance sexuelle

et bien sur de l'encens Santa Martha "pour résoudre les cas impossibles"

…et bien sur de l'encens Santa Martha "pour résoudre les cas impossibles"

Notre budget de budget étant serré, point de musée ou excursion ; ces journées sont néanmoins très vite passées, et nous repartirons comme nous sommes arrivés, partagés par cette ville à la circulation dense, entre des aspects élégants et d’autres franchement moins… En prenant le bus, nous pouvons apercevoir l’Illimani, immense montagne enneigée à quelques encablures de la ville, qui lui est carrément élégant!

D'autres maisons au gré de nos déambulations

D'autres maisons au gré de nos déambulations

MontagneNotre prochaine grande étape, très attendue, ne nous fera pas beaucoup descendre, située vers trois mille neuf cent mètres d’altitude moyenne, dans une région très agricole, avec pour centre un lac dont le nom a fait rire (ou souffrir) des générations d’enfants français : le lac Titicaca. On en a tellement parlé de cette région avant notre départ et pendant le début de notre tour du monde (c’était si loin il y a trois mois…) car l’arrivée au lac Titicaca marque notre dernier pays en Amérique du Sud (même si une partie se situe en Bolivie) : le Pérou!

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