ALBONDIGAS DE BOLIVIE

Aujourd’hui, Fabien refaisant son sac afin de gagner un peu de place (nous en manquons terriblement, mais difficile de résister à la tentation achat de souvenirs) est retombé sur son petit carnet de route commencé en Argentine. Émotion ! Cela remonte à plus de huit mois ! Nous plongeons la tête la première dans ses récits d’aventures abracadabrantesques avec délice. Et… au détour d’une page à l’encre baveuse et presque illisible, la faute aux différentes climats essuyés depuis ce temps…

Nous retrouvons une recette d’un plat bolivien, découvert à Sucre et cuisiné par mes soins dans cette même ville avec l’aide du livre recette de nos hôtes. Nous vous l’avions mis de côté exprès car tombés sous le charme de ce plat roboratif, simple mais plein de saveurs. Les enfants aimeront à coup sûr !

Marché de Sucre Bolivie

C'est l'heure de faire son marché à Sucre !

A l’origine espagnols, les albondigas se dégustaient seuls, c’est à dire sans sauce, parmi les nombreuses « tapas » tel que la « tortilla española » (omelette de pomme de terre) ou encore les calamars à l’encre de seiche. Progressivement, ces boulettes de viandes furent couronnées de succès et incluses dans un repas complet agrémentées d’une sauce et accompagnées de riz safrané.
Le Haut-Pérou, qui correspond au territoire de la Bolivie actuelle, fut conquis en 1538 par le conquistador espagnol Pizarro, et la région fut rattachée à la vice-royauté du Río de la Plata. Avec l’installation des colons espagnols, de nombreuses spécialités culinaires s’exportèrent et s’adaptèrent aux goûts et aliments présents des habitants locaux. Et malgré la signature de l’indépendance et un départ des colonisateurs, beaucoup de signes restent de cette culture espagnole ayant au final profondément marqué les boliviens.

Les albondigas finirent par devenir un plat national aussi, oui, mais 100% bolivien ! Il fut bien sûr légèrement revisité sur place…

Parlons donc de son accompagnement… Si en Espagne, le riz est à l’honneur, en Bolivie il est hors de question de servir autre chose que de la « papa », de la pomme de terre quoi. Avant d’aborder purement la recette en question, voici un petit cours d’Histoire.

La pomme de terre a vu le jour dans les Andes, à la frontière entre la Bolivie et le Pérou, où elle poussait à l’état sauvage. Les premières traces de culture que l’on a retrouvées datent d’il y a 7000 ans. Seule culture résistant bien à la rudesse du climat de l’Altiplano péruvien, à plus de 3000 mètres d’altitude, sur les abords du lac Titicaca, des communautés de chasseurs cueilleurs domestiquèrent les nombreuses espèces qui y poussaient.
C’est entre le Ve et le Xe siècle que la culture de la pomme de terre est devenue l’une des plus importante culture vivrière (avec le maïs) des peuples andins. A partir du XIIIe siècle et de l’émergence de l’empire Inca, c’est surtout sous forme de « chuño », tubercule déshydratée par exposition au gel et au soleil, qu’elle était consommée.

Avec l’arrivée des conquistadors espagnols, la pomme de terre a traversé pour la première fois l’Atlantique vers 1570. Timidement, elle fait son entrée en Italie puis en France et en Allemagne. Pourtant, elle est encore essentiellement réservée à l’alimentation des animaux.  C’est au XVIIIe siècle seulement, grâce à Parmentier, qu’elle devient enfin une culture d’ampleur en France. Ce pharmacien convaincu de ses qualités nutritives, fit planter aux alentours de Paris des pommes de terre gardées seulement le jour. Une mesure qui attisa la curiosité des habitants, qui venaient la dérober durant la nuit. C’est le début d’un succès qui ne s’est depuis, plus démenti.

Aujourd’hui, dans les Andes, on répertorie encore 7 espèces et plus de 5000 variétés de toutes les couleurs et toutes les formes, quand, dans le reste du monde, on ne cultive qu’une seule espèce.
Ainsi, tout au long de l’histoire des civilisations andines, la pomme de terre est devenue un élément essentiel de la vie quotidienne d’un bolivien. Aujourd’hui encore, dans certaines régions des Andes, les agriculteurs mesurent  les terres en topo, la superficie nécessaire à une famille pour couvrir ses besoins en pommes de terre.

Vous l’aurez compris, ce plat sera accompagné de pomme de terre… fraîche s’il vous plait ! Ou de « chiño » si vous en trouvez…

Marché de Sucre Bolivie

Les empilements de pomme de terre sont particulièrement impressionnants dans l'Altiplano. Nous avons été obligé de demander conseil à la marchande afin de prendre LA bonne variété pour une bonne purée. Son choix s'avéra parfait !

INGRÉDIENTS POUR QUATRE PERSONNES :

– 800 g de viande de bœuf haché
– 50 g de chapelure
– aji (sorte de piment rouge en poudre bolivien)
– 4 oignons blancs
– 1 poivron vert
– 4 carottes
– 1 œuf
– une grosse poignée de petit pois frais
– une grosse poignée de fèves blanches
– 5 tomates
– cumin
– origan
– ail
– deux grosses poignées de fromage râpé
– un bouillon de poule
– pomme de terre en quantité pour une purée

 

PRÉPARATION DES BOULETTES DE VIANDE :

– Assaisonnez la viande avec du sel, du poivre, du cumin et de l’origan selon votre goût.
– Émincez un oignon blanc pour l’ajouter ensuite à la viande hachée.
– Ajoutez une tomate pelée préalablement coupée en petit morceau.

Albondigas viande haché, oignon et tomate
– Ensuite, mélangez avec le fromage râpé et trois gousses d’ail émincées.

Albondigas boulettes de viande haché, fromage
– Ajoutez un œuf battu puis mélangez le tout à la main dans un saladier en ajoutant progressivement la chapelure jusqu’à obtenir une patte assez compacte.

Albondigas boulettes de viande haché, ajout de chapelure
– Faites plusieurs boulette à l’aide de vos paumes de mains.

Albondigas boulettes de viande haché

– Cuire les boulettes afin qu’elles soient juste dorées, elles cuiront plus tard dans la sauce.

Albondigas boulettes de viande haché, fromage

Albondigas boulettes de viande haché cuites

Les faire simplement dorer

PRÉPARATION DE LA SAUCE :

– Émincez trois oignons en lamelles.
– Blanchir les oignons dans une casserole puis ajoutez quatre tomates coupées en gros dés.

Albondigas oignons émincés et tomates coupées en dés

Albondigas carottes et poirvons émincés

– Coupez le poivron vert et les carottes en fines lamelles.

– Ajoutez le poivron au reste de la préparation.
– Laissez cuire l’ensemble.

– Pendant ce temps, faites bouillir suffisamment d’eau à côté afin de recouvrir l’ensemble des légumes.

– Ajoutez les carottes, les petits pois frais et les fèves.
– Puis, complétez avec deux gousses d’ail émincées et laissez cuire pendant dix minutes.

– Recouvrez d’eau les légumes puis ajoutez un cube de bouillon de poule.

Albondigas, préparation de la sauce

– Saupoudrez avec de l’aji (une cuillère à café bombée pour ma part) et mélangez.

Albondigas, aji
– Ajoutez les boulettes de viande, recouvrez et laissez mijoter à feu très doux pendant quarante cinq minutes.

Albondigas, boulette de viande à la bolivienn

C'est prêt !

– Accompagnez le tout avec un peu de purée maison (ou simplement de la pomme de terre écrasée avec un peu de lait si vous le souhaitez mais utilisez de vrais « papas »  comme tout bon bolivien…)

Et bon appétit !

Albondigas, boulette de viande à la bolivienne

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